• La raison sur le coeur

     Crédit @ Charlotte du Jour

    Aujourd'hui j'ai pris une décision qui me taraudait depuis quelques temps déjà. J'avais d'ailleurs longuement hésité au moment d'écrire mon courrier de reprise à temps partiel. 50 ou 80 ? 

    J'avais tout calculé, le coût de la nounou, le montant de mon salaire, les prestations que j'allais percevoir et il n'y avait que peu de différence entre ces deux taux. La différence de taille étant que le taux le plus bas me permettait de profiter d'avantage de mes fils.

    Malgré tout, les angoisses ont commencé à amplifier. Allait-on s'en sortir ? Avec la maison à payer ? Les travaux de finitions ? Les petits ne manqueraient-ils de rien ? 

    Et puis la réalité m'a frappée de plein fouet. J'avais commis une erreur dans mes calculs. J'avais donc moins que prévu, 200€ de moins. Ce n'est peut-être pas grand chose mais quand on a peur de manquer comme moi c'est énorme.

    Je ne sais pas comment font les mamans qui prennent un congé parental de 3 ans. Comment font-elles pour ne pas avoir cette angoisse ? Comment font-elles aussi pour ne pas devenir folles ? Je ne juge aucunement ce choix de vie, au contraire je le trouve très courageux et pas que sur le plan financier. Mais il m'est impossible.

    Mon mari et mon frère disent que j'ai le "syndrome du réfugié de guerre". J'ai toujours des stocks d'avance à la maison tellement j'ai peur de tomber en rade. 

    J'ai vu ma mère quitter la caisse d'une grande surface en devant laisser son caddie plein car sa carte ne passait pas. J'ai connu les douches froides ou l'eau à faire chauffer (et ma mère ébouillantée) car elle n'avait pas les moyens de faire réparer la chaudière.

    Quand j'étais étudiante, suite à ma en rupture familiale, j'avais pour uniques revenus la bourse et un mi-temps étudiant. Je payais mon loyer et mes factures puis avec ce qu'il me restait je faisais quelques courses. Je ne mangeais pas le midi par souci d'économies et je n'avais aucun petit plaisir.

    Ça ne m'a jamais posé problème et je ne souhaite pas me plaindre en expliquant tout ça. Simplement que ça a généré toutes sortes d'angoisses et que je ne veux pas que mes enfants connaissent la même chose. C'est ma hantise.

    C'est pourquoi cette différence de 200€ est si importante pour moi. Je me dis que ça peut faire la différence et que ça se sent dans un budget.

    Alors aujourd'hui, j'ai fait un nouveau courrier pour passer de 50% à 80%. Je verrais moins mes enfants, et ça me déchire le cœur, mais j'espère surtout que j'angoisserais moins et que je me ferai moins de bile.

    Ce n'est pas une décision facile mais pourtant elle me parait évidente. Je profiterais des garçons le mercredi, les soirs et le week-end mais je sais qu'ils ne manqueront de rien. Le plus important est de ne pas manquer d'amour c'est certain mais je ne peux pas ne pas penser aux besoins matériels qui, même si ils ne font pas tout, sont à mon sens primordiaux. Je ne veux pas que mes fils souffrent des images dont je ne parviens pas à me défaire. Je ne veux pas qu'ils les vivent, pas par ma faute en tout cas.

     

     

     


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  • On me reproche souvent d'être très critique envers moi-même et c'est encore plus vrai depuis que je suis devenue maman. Je ne peux m'empêcher de chercher à atteindre cette image d'épinal de la "maman parfaite". Celle qui ne crie jamais, garde toujours son calme, est toujours impeccable, prépare des bons petits plats pour ses enfants, déborde d'imagination pour les occuper et dont la maison est évidemment impeccable. La mère parfaite quoi ! Le hic, c'est que je suis très loin de cette image qui ne reflète pas la réalité, je le sais bien. Mais je ne peux m'empêcher de m'y référer et donc d'énumérer tout ce qui ne colle pas avec ce que je fais. Je suis donc sans cesse en train de me remettre en question et de culpabiliser car cet inaccessible objectif n'est jamais atteint. 

    Il y a quelques temps, je suis tombée sur cet article sur le superbe blog Dans Ma Bulle et j'ai trouvé l'idée fabuleuse. Pourquoi, au lieu de sans arrêt voir ce qui cloche, je ne pointerais pas enfin le doigt sur ce qui est bien ? Pourquoi la critique ne deviendrait-elle pas positive ? Et c'est comme ça que l'idée de cet article est née.

    Depuis que je suis maman, bien que je ne réagisse pas toujours comme je le souhaiterais, j'ai appris différentes choses.

    J'ai appris à ne pas écouter les autres et leurs conseils parfois déplacés ou dépassés. 

    J'ai appris à faire confiance à mon bébé (ça c'était un conseil bien avisé ^^) et à ne pas m'inquiéter quand il dormait plus que d''ordinaire ou mangeait moins.

    J'ai appris la parentalité positive qui est souvent si compliquée à mettre en application car mes réactions naturelles n'y correspondent pas toujours.

    J'ai appris à toujours expliquer les choses avec des mots simples et adaptés et à les répéter (in)lassablement.

    J'ai appris à m'excuser auprès de mes fils quand je sais que j'ai réagi de manière exagérée, en leur expliquant les raisons réelles de mon énervement.

    J'ai appris à resituer ma colère, à déterminer d'où elle venait vraiment pour éviter de la laisser s'échapper au mauvais moment et contre les mauvaises personnes. C'est difficile, ça n'est pas encore parfait mais j'y travaille toujours.

    J'ai appris à jouer aux voitures, à la bagarre, aux légos et à tous ces jeux et jouets qui ne m'attiraient pas particulièrement avant. 

    J'ai appris à me faire confiance et à dédramatiser les poussées de fièvre. A surveiller sans plus paniquer quand l'un des trois n'est pas au top et à ne consulter que lorsque mon instinct me titille. 

    J'ai appris à recycler tout un tas de choses (bouchons, boîtes, emballages, cartons...) pour en faire des activités appréciées par mon grand.

    J'ai appris à parler de manière positive, "On parle doucement" au lieu de "On ne crie pas" par exemple.

    J'ai appris à m'extasier devant tout un tas de choses qui me laissaient totalement indifférente ou dont je ne percevais plus la beauté tellement j'y étais habituée. 

    J'ai appris à apprécier les rares moments de calme, mais pas suffisamment pour en profiter pleinement et ne rien faire. Ça viendra. 

    Et j'ai surtout appris qu'on pouvait aimer d'une manière profonde et indescriptible et que nos enfants nous en apprennent autant, si ce n'est plus, que ce que nous leur apprenons.

     

     

    Maman en apprentissage

     

     


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