• Ce matin là j'ai vite senti qu'il était de retour.

    J'étais réveillée depuis peu de temps. Babycool et Babyglu papotaient tranquillement dans leur chambre, me laissant le temps de me réveiller en douceur au rythme de leurs conversations.

    Big Brother s'est également réveillé de bonne humeur et est venu me saluer pendant que son père se lavait.

    La journée commençait plutôt bien.

    Je me suis levée, j'ai changé les draps, les couches et donné la douche à la troupe et sans vraiment pourquoi j'ai commencé à crier quand Big Brother a râlé parce qu'il a glissé dans la baignoire.

    Le pauvre, il n'avait rien demandé, il s'est retrouvé sur les fesses sans s'y attendre et la seule chose que j'ai trouvé à lui répondre ça a été "Tu n'as qu'à pas faire n'importe quoi." Tout en sachant pertinemment qu'il n'avait rien fait de particulier.

    La journée a continué comme ça. Je n'avais pas l'impression d'être de mauvaise humeur mais pourtant je sentais sa présence à mes côtés, attendant inlassablement que je perde patience et que j'élève la voix, n'écoutant pas les garçons ni leurs besoins.

    Pourquoi revenait-il aujourd'hui ? Je ne comprenais pas. C'était mon premier jour de congés, j'étais donc sensée être zen et détendue, prête à faire le plein d'activités avec les enfants.

    Était-ce le goût d'échec que m'avait laissé l'entretien de la veille qui l'avait attiré ? Ou simplement cette chaleur étouffante ? Ou alors l'angoisse inconsciente de ne pas réussir à gérer avec les enfants ?

    Toujours est-il qu'il était là, m'écrasant de son souffle brûlant et se nourrissant de mes échecs.

    Chaque cri, chaque signe d'impatience de ma part, le faisait grandir et prendre d'autant plus de place dans mes décisions.

    Il me maîtrisait et je n'arrivais pas à le repousser, pas cette fois.

    Alors je suis allée voir Big Brother pour le prévenir et m'excuser.

    "Je suis désolée, je n'arrive pas à vous écouter aujourd'hui, je suis un dragon."

    Évidemment, je l'accusais de me guider mais finalement ce dragon c'était moi ce jour là. Je n'arrivais juste pas à lutter contre cette nature enfouie, contre ces mauvaises habitudes éducatives qui m'ont moi-même élevées. 

    La chance que j'ai eu c'est d'avoir réussi à parler Big Brother (et à ses frères également). Ainsi, à chaque fois que je perdais le contrôle Big Brother me rappelait à l'ordre :

    "Maman tu es un dragon aujourd'hui !"

    Certains penseraient que mon fils me parle de manière autoritaire ou déplacée mais au contraire, il me permettait de retrouver mes esprits et d'être plus à l'écoute, de souffler un bon coup et de repartir sur de bonnes bases.

    Je sais que le dragon est toujours là, en moi, et qu'il refera encore surface mais je sais aussi que j'en ai conscience et que je ne le laisserai jamais prendre le dessus.

    Mother of Dragons

    Crédit photo Couver quelque chose

    La métaphore du dragon me vient de cet article de Papa Positive


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  • Mes jumeaux n'ont que 5 minutes d'écart mais si je suis totalement honnête, je dois bien reconnaître que Babyglu a la position du petit dernier.

    Peut-être parce que sa naissance a été un peu plus compliquée que celle de Babycool, ou alors parce que c'est un bébé aux besoins intenses (B.A.B.I) ou juste parce qu'il mesure 1cm de moins que son frère et pèse 1 kg de moins et qu'il est arrivé 5 minutes après !

    Je ne sais pas vraiment. Toujours est-il que ça me fait culpabiliser (quoi encore ?!) par rapport à Babycool. C'est vrai, ça n'est pas juste vis à vis de lui, ils ont le même âge alors pourquoi cet effet "petit dernier" s'est-il installé ?

    Comme son surnom l'indique, Babycool est du genre cool et les choses ont tendance à rouler avec lui. Il a immédiatement fait ses nuits et on peut le poser dans son lit tranquillement pour le coucher. Il mange de tout et c'est toujours un plaisir de le voir se régaler. 

    Il a le sourire en permanence. C'est un bébé qui respire le bonheur, d'où son second surnom de "bébé bonheur". Les gens qui le croisent sont toujours sous son charme tellement il est heureux de vivre et le montre en permanence.

    Il aime jouer seul ou avec des frères mais il est très indépendant. Du haut de ses 21 mois il aime vivre sa vie et n'aime pas être contrarié dans ses activités. Alors on le laisse au maximum vaquer à ses occupations. 

    Avec Babyglu en revanche les choses sont un peu plus difficiles. 

    Il n'a fait que 2 nuits complètes depuis sa naissance. Je n'ai pas eu besoin de les compter, elles se sont facilement démarquées par la première nuit sous Gaviscon et une nuit de forte fièvre qui l'avait littéralement assommée.

    Il mange difficilement. Il adore le lait et les yaourts et pourrait s'en nourrir exclusivement. Imaginez donc la torture pour lui (comme pour moi !) quand on a du exclure les protéines de lait de vache pour vérifier si il n'était pas intolérant ou allergique. Je me cachais pour donner ses yaourts à Babycool, histoire de ne pas voir Babyglu se mettre à pleurer pour en avoir.

    Il a également beaucoup de mal avec les morceaux. Enfin tout est relatif. Il déteste les pots préparés avec des morceaux. Le mélange des textures ne doit pas lui plaire. Par contre si je lui prépare une assiette avec des coquillettes et des morceaux de jambon il va les manger. Enfin, "manger" est un bien grand mot, grignoter conviendrait mieux.

    Il a du mal à se séparer de moi. Si il ne me voit pas tout va bien mais dès que je passe dans son champ de vision, il fonce vers moi en demandant "Maman câlin" et ne me quitte plus ou alors, il fait des allers retours entre ses jouets et moi toutes les cinq minutes.

    Il est de nature angoissée. Il analyse tout autour de lui et ne se lance pas sans avoir bien étudié la situation. 

    Les consultations chez le médecin et le pédiatre sont une guerre à chaque fois. Il faut s'y mettre à plusieurs pour le bloquer le temps de l'auscultation des oreilles et de la gorge. Et il finit toujours dans mes bras, en larmes et à bout de souffle.

    Il est asthmatique et la plupart de ses maladies se terminent sous ventoline et flixotide, voire sous cortisone. 

    Est-ce à cause de tout ça que s'est créé l'effet "petit dernier" ? Ou est-ce parce qu'après lui il n'y en aura plus ?

    Je ne souhaite pas d'autres enfants, trois c'était mon maximum. Mais je dois bien reconnaître que la page est un peu plus difficile à tourner que prévu.

    Ça ne me sert plus à rien de garder les vêtements trop petits et pourtant je n'arrive pas à me séparer de certains. Donc j'essaie de les recycler comme je peux (tableaux, couverture...) ou de les donner quand j'en ai le courage.

    J'ai mis les coques et une des poussette double en vente et la mise en ligne a été difficile. C'est une étape, un tournant,et la concrétisation de la fin des bébés pour moi.

    Alors j'imagine que ça doit accentuer cet effet "petit dernier".

    Ce petit dernier, ce petit bébé si fragile et si câlin qui un jour s'éloignera de moi, sans personne pour le remplacer. Celui que j'appelle si souvent "ma sangsue" tout en sachant pertinemment que le jour où il me lâchera ça me manquera ! 

    Mais je tiens à préciser qu'il n'est pas mon chouchou pour autant. J'aime mes fils autant l'un que l'autre et chacun à sa manière, chacun selon son caractère et surtout chacun aussi fort que les autres.

    Je n'ai pas de chouchou. Juste un aîné, un cadet et un petit dernier...

    Le petit dernier


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  • "Je n'aime pas les filles"

    Crédit Photo

    "Je n'aime pas les filles."

    C'est un peu cru comme phrase n'est-ce pas ? Et c'est pourtant ce que je finis parfois par répondre aux personnes qui s'immiscent un peu trop dans ma vie et qui me parle de manière déplacée.

    J'ai trois garçons, imaginez donc tout ce que j'ai pu entendre. 

    "Ça arrive."

    dit sur un ton qui ressemble à celui qu'on a quand on adresse ses condoléances à quelqu'un ! 

    "Vous n'êtes pas trop malheureuse de n'avoir QUE des garçons ?"

    Comment peut-on poser une telle question ? Évidemment que je ne suis pas malheureuse, j'ai trois enfants en bonne santé, trois garçons qui s'entendent bien et qui se bagarrent aussi mais trois garçons plein de vie et tout simplement trois enfants, MES enfants.

    "Il va falloir tenter la fille maintenant !" 

    Vraiment "il faut" ? Vous êtes sûrs ? Qui a dit qu'il fallait impérativement avoir des enfants des deux sexes pour être heureux ? Ou est-ce une norme ? Quelle norme ? Celle imposée par ce qu'on appelle "le choix du roi" ? 

    Au passage, je tiens à vous rappeler que le choix du roi ce n'est pas d'avoir deux enfants de sexe différent mais un garçon puis une fille, dans cet ordre uniquement. 

    Mais je m'égare. Non rien ne m'oblige à tenter la fille à part vos stupides à prioris. 

    Et les à prioris je les connais, pensez donc, en ayant trois enfants avec peu de différence d'âge dont des jumeaux et que des garçons ! La totale !!!

    Alors parfois, je finis par avoir cette réponse aussi stupide que les paroles qu'on m'adresse :

    "Je n'aime pas les filles. Je n'en voulais pas."

    Évidemment ce n'est pas tout à fait vrai. Je n'ai rien contre les filles et j'aurais adoré acheter de jolies robes girly et des poupées Disney ! Mais pour autant, ça ne m'a jamais manqué et je n'ai jamais, ne serait-ce qu'une seconde, été déçue en apprenant le sexe de mes enfants.

    A un détail près, quand j'étais enceinte des jumeaux, j'avoue que j'aurais souhaité un garçon et une fille mais juste parce que j'avais peur de les confondre ! C'était l'aspect pratique finalement. 

    Mais je ne suis pas malheureuse de n'avoir que des garçons, loin de là.

    Moi qui ne trouvait aucun intérêt à me balader dans les rayons dédiés aux garçons dans les magasins de jouets, je m'éclate désormais à acheter des voitures, des soldats, des légos, des circuits, des caisses à outils, des jeux de construction et bien plus encore.

    Et pour ceux qui pensent encore que les rayons vêtements sont moins fournis chez les garçons, détrompez-vous, il y a un choix immense. Un peu trop d'ailleurs selon ma carte bleue...

    Leurs armoires regorgent de polos colorés, de t-shirts aux licences qu'ils adorent, de bermudas bien habillés et de chemises de mini beaux-gosses. Et le choix est tellement vaste que je peux même assortir leurs tenues dans les habiller pareil ! Si si, c'est possible !

    Alors par pitié, cessez d'être déçus pour moi et pour toutes ces familles qui n'ont QUE des enfants du même sexe. 

    Nous ne sommes pas malheureux ! Et quand bien même nous le serions, ne remuez donc pas le couteau dans la plaie ou laissez-nous aborder nous-même le sujet. Ne pensez-vous pas que vos paroles intrusives peuvent être blessantes ? Et ce quelque soit notre ressenti. 

    Et rappelez vous bien, votre vie n'est pas la notre, vos envies ne sont pas les notres et vos désirs font désordre en dehors de chez vous. 

    A bon entendeur... 


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  • Ce matin j'ai traîné. 

    Je me suis levée à 6h pour arriver tôt au travail (7h30) mais je suis arrivée à 8h50.

    J'ai rangé puis rempli le lave-vaisselle, vidé le sèche-linge y compris le bac à eau et le filtre à "minous". J'ai monté le linge et programmé une machine.

    J'ai entendu Babyglu se réveiller, je suis allée le chercher, accueillie par un "Bouh !" rieur et j'ai donné ses vêtements à Dad en Vrac pour qu'il le prépare.

    Puis j'ai aidé Dad en Vrac à réveiller Big Brother qui était englué dans son lit.

    J'ai pris ma douche, et j'ai continuer de me préparer. 

    Babycool s'est réveillé. Je suis allée l'embrasser et suis retournée à mes préparatifs.

    Enfin prête ! Mais Big Brother refusait de s'essuyer et de s'habiller. J'ai donc été m'en occuper.

    Je suis descendue, j'ai pris mes affaires, vérifié celles des garçons préparées la veille, ajouté les petits suisses pour le goûter. J'ai embrassé les petits, envoyé un baiser volant dans les escaliers pour Big Brother, et j'ai rattrapé le sien.

    Puis, je suis partie au travail.

    Bref, je suis maman de 3 (jeunes !) enfants et ce matin j'ai traîné...

    Ce matin, j'ai traîné

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  • Les multipares le savent, il est souvent difficile de partager équitablement son temps entre ses enfants. J'ai beau faire de mon mieux (du moins j'essaye !), ce sentiment d'en délaisser un et / ou d'en privilégier un autre revient sans cesse me questionner. 

    Au moment de penser à avoir un deuxième enfant, je n'arrêtais pas de me dire qu'il me serait impossible d'en aimer un autre autant que j'aime Big Brother. C'était trop fort et je doutais que cela puisse se multiplier. Alors quand j'ai su qu'il n'aurait pas un mais deux petits frères la peur s'est accentuée. Cet amour ne serait pas divisé par 2 mais par 3 !

    Au fil de ma grossesse j'ai réalisé que bien évidemment, j'aimais déjà ces bébés à naître et que mon amour pour Big Brother n'en était pas diminué. J'étais donc rassurée... jusqu'à la naissance.

    Une fois que Babycool et Babyglu sont nés, je me suis immédiatement aperçue que je ne pouvais pas répartir mon temps équitablement entre eux. Déjà à la maternité, équilibrer mon temps entre les deux relevait du défi, alors à la maison avec les 3 c'était impensable ! Et ça, ce fut une sacrée claque pour mes idéaux de maman. 

    Avant d'être maman, et même après être devenue la maman d'un seul enfant, je m'étais toujours dit que ce que je faisais pour l'un, je le ferais pour l'autre. Mais j'ai rapidement été rattrapée par la réalité. C'était tout bonnement impossible, non pas parce que je ne pouvais ou ne voulais pas le faire, mais tout simplement car mes fils n'avaient pas les mêmes besoins. Ce qui convenait donc à l'un, n'était pas adapté à l'autre et vice versa. 

    Ça me semble être une évidence aujourd'hui, mais j'ai pourtant mis de longs mois à m'en rendre compte et surtout à l'accepter. Je vivais dans cet idéal que je m'étais fixé et qui ne représentait en rien la réalité. Je me persuadais qu'en ayant trois enfants, je devais accorder autant de mon temps à chacun et au final je vivais dans l'impuissance et la frustration. Je perdais pieds, je ne me retrouvais pas et je culpabilisais en permanence. J'étais donc écrasée par une immense pression que je me mettais moi-même.

    Et puis, j'ai rencontré une spécialiste, j'ai discuté avec elle, avec des amies, des mamans et j'ai fini par accepter que ma vision était erronée et j'ai donc pu la corriger.

    Mes enfants sont trois petits bonhommes adorables aux besoins différents, aux demandes différentes et répondre à ces besoins ne consiste pas à me diviser en trois mais à m'adapter à eux. J'étais la seule à tenter vainement de calculer le temps passé avec chacun. En réalité, ils demandent juste à ce que je réponde à leurs demandes, peu importe si ça dure 1 heure avec l'un et 10 minutes avec l'autre tant qu'ils sont comblés.

    Ça reste difficile quand les demandes se chevauchent mais je fais de mon mieux et aujourd'hui je sais qu'ils le savent. La frustration et l'impuissance sont encore là dans ces moments mais avec, heureusement, moins de pression.

    Mais quand je vois ces moments, je me dis que je ne m'en sors pas si mal ^^

    Idéaux VS réalité


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