• Depuis mon retour à la maison, vous êtes plusieurs à m'avoir demandé si Babyfae avait repris l'allaitement. C'est vrai que je n'ai pas encore évoqué ce sujet car je devais d'abord accepter cette phase pour en parler.

    Durant mon absence, Dad en Vrac a géré comme il a pu et il a totalement géré surtout avec Babyfae.

    Le premier soir, Babyfae a hurlé devant la porte d'entrée en attendant mon retour, puis a pleuré pendant plus d'1h car il était en colère et perturbé par mon absence et l'absence de tétée.

    Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. J'avais beau l'avoir préparé à mon hospitalisation depuis un bon moment, les conditions ont fait que je suis partie précipitamment en lui disant la veille au soir que mon opération était encore reportée. 

    Son père a donc du se montrer très à l'écoute pour qu'il puisse dormir sereinement et compenser l'absence de tétées, Babyfae refusant toujours tout type de biberon (du moins avec nous) et peu importe ce qu'on met dedans. 

    Nous avons donc pu constater que Babyfae réussissait à dormir sans le sein et à compenser ses tétées par de l'eau et à manger. Il y a bien sur eu quelques réveils nocturnes à gérer, et il y en a toujours, mais dans l'ensemble ça se passe plutôt bien (vive le cododo !).

    Donc pourquoi je n'ai pas repris l'allaitement puisque ça me tenait tant à coeur et j'étais ravie d'apprendre que je pourrais continuer à allaiter après mon hospitalisation ?

    Tout simplement parce que j'ai réalisé que je ne suis pas la seule à décider et que je me suis déjà trop imposée. 

    J'ai beaucoup dit que Babyfae est MON bébé sans toutefois réaliser que j'avais en effet tendance à me l'accaparer, comme si j'étais son unique parent. 

    Il est un tel miracle pour moi que j'ai eu beaucoup plus de mal à le partager que ses frères. C'est assez difficile à expliquer parce que mes enfants ne sont pas des objets que nous nous partageons bien entendu mais je pense que je me suis laissée envahir, au point de négliger la place de Dad en Vrac.

    J'ai vraiment l'impression que mon absence l'a aidé à réinvestir son rôle de père avec Babyfae, ils sont plus proches, il répond mieux à ses besoins (forcément avant j'étais trop envahissante) et c'est beau à voir.

    Alors quand il m'a demandé de ne pas reprendre l'allaitement, je n'ai pas pu lui refuser car je sais qu'il a tout fait pour aider au sevrage de Babyfae et qu'il aurait vécu la reprise de l'allaitement comme un échec de sa part, comme si ce qu'il avait fait n'avait servi à rien, comme si il n'avait pas la même importance que moi. 

    Et il est tout autant son père que moi je suis sa mère, je lui devais bien ça après avoir fait la sourde oreille un bon nombre de fois quand il me demandait d'arrêter.

    Je précise tout de suite que Dad en Vrac n'est pas anti-allaitement, bien au contraire même, mais il est très pudique et a du mal avec la notion d'allaitement long, surtout à cause des regards et des réactions que ça peut susciter.

    Je précise également que Babyfae a parfaitement compris la situation et ne réclame pas vraiment de tétée. D'ailleurs quand il est venu me voir à l’hôpital, il a tirer sur mon pull en disant "mam mam" mais quand son père lui a donné un biscuit, ça lui a suffit. Quand il a soif il a gardé tendance à venir vers moi en faisant ce même geste mais il accepte un verre d'eau à la place.

    La seule chose que je regrette c'est de ne pas avoir pu faire de dernière tétée en sachant que ça serait la dernière mais j'en avais eu un aperçu lors de ma première hospitalisation annulée pour cause de laryngite donc ça fera l'affaire !

    Le principal n'étant pas ce qui n'a pas eu lieu mais tous ces beaux moments que nous avons vécus et qui arriveront encore et encore.

    Quoi qu'il en soit, je suis très fière de notre parcours, de cet allaitement abandonné au bout de 3 jours et qui a finalement duré 13 mois. Le plus long de mes 4 allaitements et en dépit des quelques tracas que je n'avais pas rencontrés pour les autres, ça a été le plus facile et le moins "contraignant" (dans le sens montées de lait intempestives ou engorgements après une journée de travail ou comme ici en fin d'allaitement). 

    Je suis fière de moi, je suis fière de Babyfae et je suis fière de mon mari, bref je suis fière de NOUS.

    Une page se tourne


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  • Si il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c'est de passer pour ce que je ne suis pas. Je n'aime pas qu'on me fasse des compliments pour des choses qui ne me paraissent pas justifiées, tout comme je n'aime pas les critiques qui concernent des choses que je pense bien faire.

    Ce n'est peut-être pas très clair pour vous mais en tant qu'hypersensible, j'ai un sens aigu de la juste vérité, de la conformité des choses, sens que je retrouve fortement chez Big Brother et qui m'agace fortement par moments...

    Faites ce que je dis pas ce que je fais...

    Et justement, moi qui ai tant parlé d'éducation bienveillante, qui me suis tant penchée sur le sujet avec l'espoir que m'entourer de livres de conseils m'aiderait à me réajuster, je ne peux que vous dire aujourd'hui que je me suis grandement trompée.

    J'apprécie les conseils prodigués, la plupart me paraissent justes mais comme tout conseil ils ne s'appliquent pas à chacun et chez mes enfants beaucoup de choses ne fonctionnent pas. Mais au lieu d'accepter ceci, j'ai forcé, forcé et encore forcé parce que si ça ne marchait pas c'était forcément de ma faute !

    Le problème vient de moi à la base et ça j'en suis consciente. L'éducation que j'ai eue et les violences verbales et physiques que j'ai subies ont laissé des séquelles importantes, des séquelles qui prennent souvent les rennes de mes réactions.

    Et je crie, je lève la main et il m'arrive encore trop souvent de frapper parce que je n'ai plus aucun contrôle sur mes enfants ni sur moi. Je perds ce contrôle quand le contrôle d'une situation m'échappe, mes mots dépassent ma pensée, ma main agit sans attendre l'ordre de mon cerveau et je culpabilise ensuite, restant dans une colère noire contre moi et contre mes enfants de m'avoir fait vivre ça.

    Alors que je sais bien entendu qu'ils n'y sont pour rien. Ils réveillent des pulsions en moi mais ça n'est jamais intentionnel.

    C'est moi l'adulte et c'est à moi de prendre le contrôle de mon corps et de ses émotions. Moi qui ai investi dans un tas de livres et de supports pour aider mes fils à comprendre et exprimer correctement leurs émotions, je leur demande quelque chose que je suis incapable de faire moi-même !

    Enfin, pas forcément incapable mais que je fais avec de grandes difficultés et encore trop souvent de la mauvaise manière. Et en toute franchise j'ai encore bien souvent du mal à démêler mes émotions, à savoir si je suis en colère ou frustrée ou si je suis triste et blessée.

    Et bien que j'entende encore "c'est normal, ça nous arrive à tous", je ne veux, je ne peux pas me contenter de ça ! Ce n'est pas parce que ça arrive à tout le monde que c'est normal ! Ce n'est pas comme ça qu'on peut changer les choses. Juste se donner bonne conscience. Et personnellement ma "bonne" conscience s'est fait la malle depuis un bail.

    Je ne cherche ni à me faire plaindre ni à m'auto-apitoyer, je continue de travailler sur moi, sur mes réactions, avec l'aide un psychologue spécialisé dans les traumatismes liés à l'enfance et je sais que j'y parviendrai un jour.

    Le chemin est long, bien trop long, et je me suis moi-même semé des embûches en me plongeant corps et âme dans un objectif que je suis incapable d'atteindre pour le moment : l'éducation positive.

    Au lieu de m'aider, ce courant m'a rendu encore plus mauvaise. Je ne dis pas qu'il est mal fait, à déconseiller ou que je le renie, pas du tout. Je dis juste que me concernant ça a ajouté une pression à une enfance non réglée et qui a besoin d'être évacuée. Ça a fait un conflit d'intérêt, un peu comme quand on installe 2 anti-virus sur un PC, les 2 s'attaquent et l'ordinateur ne se trouve donc plus protégé ! (référence geek bonjour !)

    En voulant guérir mon passé, mon enfant intérieur, je l'ai attaqué à base d'une bienveillance qui lui fait peur, une bienveillance qu'il n'a pas connue et voit comme une menace. Tout simplement parce que j'ai souhaité l'appliquer à mes enfants tout en m'oubliant, en oubliant qu'avant de pouvoir être bienveillante envers eux, il fallait que je le sois envers moi. Et pour le moment j'en suis toujours incapable.

    J'ai enfin compris qu'il faut que je sorte beaucoup de choses de moi-même, avant de pouvoir espérer comprendre convenablement mes enfants.

    Lors de ma dernière séance, j'ai montré au psy cet endroit qui me démange toujours, qui me donne toujours envie d'extirper un mal de moi, une boule de rage incontrôlable : le plexus solaire.

    Il m'a expliqué que cette sensation était signe d'une profonde tristesse, tristesse qui à priori serait enfouie sous les autres émotions qui se manifestent tel un mécanisme de défense.

    Il m'a également expliqué que je suis comme divisée en deux, une partie de moi étant la maman aimante et dévouée, l'autre étant les réminiscences de mon passé qui se manifestent pour me protéger. Sauf qu'à force d'avoir été utilisé, ce mécanisme de défense ne sait plus disparaître. Et il réapparaît à chaque moment de stress, peu importe qui est en face de moi.

    Il réagit avec cris, violence verbale et parfois gestuelle, comme pour dire "que personne ne m'approche je suis en danger et je ferai tout pour survivre ! ".

    Mon corps a gardé en mémoire ces signes de danger que j'ai vécu par le passé et aujourd'hui il ne sait finalement plus les traduire correctement. Le stress me déconnectant trop souvent de mon cortex pour laisser agir le cerveau reptilien, celui de la "survie", celui qui réagit au quart de tour au stress sans une réflexion réelle. (Vous pouvez voir le détail des 3 cerveaux dans ce lien).

    Le plus frustrant c'est de le savoir mais de ne pas encore réussir à gérer ces angoisses pour les rendre plus raisonnables et donc les traiter avec mon cortex.

    Tout ça pour vous dire que même si je partage énormément de choses positives que ça soit en matière d'éducation ou sur la vie de manière générale, je suis encore loin de me les approprier.

    Je vous les partage car j'y crois et c'est un but que je souhaite atteindre mais j'ai encore tellement d'étapes à franchir avant d'y parvenir. Et poster des messages encourageants, des méthodes bienveillantes et innovantes ça m'aide à me rappeler qu'il y a d'autres solutions.

    Cependant, je ne souhaite plus me laisser culpabiliser pas ces solutions, car cela me rend bien trop irritables et réactive. Je ne veux plus que ces solutions m'oppressent, je veux qu'elles m'éclairent et si pour ça je dois m'en éloigner ou accepter qu'elles ne sont pas faites pour notre famille, je le ferai désormais.

    J'essaye, si ça marche tant mieux et j'essaie de m'en rappeler pour le ressortir au moment opportun mais si ça ne fonctionne pas c'est tout simplement que nous ne sommes pas des machines sur lesquelles une seule et même méthode peut s'appliquer.

    Je m'excuse pour ce texte très brouillon car je vous sors ce que j'ai sur le cœur tel quel, parce que je ne veux pas passer pour ce que je ne suis pas. Je suis dans un bordel intérieur phénoménal, alors ne vous méprenez pas sur moi. 

    Je ne suis pas comme il faut, j'essaie juste de me réparer à la manière du Kintsugi, méthode japonaise qui consiste à recoller des céramiques cassées avec une jointure d'or, lui donnant plus de valeur qu'avant. Je veux faire des mes faiblesses une force.

    Je suis qui (?) je suis

     

     


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  • « Vous êtes en burn-out maternel et vous ne tiendrez pas une année de plus comme ça. »

    Cette phrase est tombée, percutante, lors de ma dernière consultation chez le psy. Et avec elle un barrage a cédé en moi, laissant sortir un flot de larmes intarissables.

    Je me suis souvent posé la question du burn-out maternel pour expliquer mon comportement mais j’en arrivais toujours à la même conclusion. Ce n’était pas possible pour moi.

    Non pas que je suis mieux que les autres, mais justement les autres font mieux et sont donc plus légitimes à faire un burn-out.

    Alors quand le psy, un professionnel, a utilisé ce terme pour définir mon état, j’ai juste pleuré comme un bébé en pleine crise de décharge. Les cris en moins, mais avec ce sentiment que ça ne s’arrêtera jamais.

    C’est comme si il m’avait dit « vous avez le DROIT d’être fatiguée ».

    Et pourtant je ne fais rien d’exceptionnel, je ne fais rien de plus que ce que font des milliers de mères.

    Je ne suis pas la seule à être mère de famille nombreuse, ni la seule à avoir des enfants rapprochés, ni la seule à avoir des jumeaux, ni la seule à travailler, ni la seule à avoir un passé douloureux et une famille absente ou inexistante. 

    Et je ne suis sûrement pas la seule à cumuler tout ça non plus. 

    Vous voyez, je ne suis qu’une « femme » banale à la vie banale. Alors pourquoi serais-je en burn-out ?

    Déjà pourquoi avoir écrit « femme » entre guillemets ? Tout simplement parce que c’est un terme que j’ai toujours beaucoup de mal à utiliser pour moi. Je ne me vois pas vraiment en tant que telle mais plutôt en tant que « fille évoluant dans un monde d’adulte ». 

    Je vais pourtant avoir 34 ans et je n’ai aucun souci avec mon âge, je ne suis pas du genre « Oh mon Dieu j’ai un an de plus je vieillis ! ». Honnêtement ça ne me fait rien du tout. Mais « femme » ça fait tellement adulte.

    C’est d’ailleurs peut-être pour ça que je n’ai jamais cru le burn-out maternel possible pour moi, c’est un truc d’adulte justement.

    Et pourtant vendredi j’ai réalisé à quel point il avait raison et à quel point j’avais besoin de l’entendre.

    D’ailleurs maintenant je sais que c’est ça qui bloque mon travail sur moi.

    Le psy me l’a d’ailleurs confirmé, je ne pourrai pas progresser tant que je ne me serai pas reposée pendant 15 jours sans les grands.

    « J’ai en face de moi une femme fatiguée, une femme lessivée. Quand vous êtes-vous reposée en pensant uniquement à vous pour la dernière fois ? »

    Alors en théorie ça me ferait énormément de bien 15 jours sans les grands et j’y serais même prête. Mais en pratique on fait comment quand on a pas de famille pour prendre le relais ?

    Quand les colonies ne prennent qu’à partir de 6 ans et que de toute façon Big Brother refuserait d’y aller car il serait seul et sans repères pendant trop longtemps ?

    J’ai besoin de me reposer certes mais si c’est pour angoisser pendant 15 jours ça sera tout sauf du repos.

    J’ai toujours fait face et aujourd’hui je m’aperçois que ça n’était qu’une façade pour ne pas montrer mes faiblesses au monde. « Face », « façade » des mots à l’étymologie identique d’ailleurs...

    Pour ne pas entendre « Tu les as voulu, tu les assumes. » Phrase que je n’ai en réalité entendue que dans ma tête, prononcée par moi-même. 

    Et c’est vrai, je les ai voulus, tous tellement voulus, même ce bébé surprise qu’est Babyfae. Je l’ai voulu dès que j’ai su qu’il était là et sûrement même avant puisque j’avais rêvé d’une grossesse classique. 

    Alors comment ne pas assumer ? Ou plutôt comment assumer de ne pas être à la hauteur ?

    « Vous êtes une traumatisée et Big Brother, inconsciemment, ravive vos traumas. Comme si on allumait une allumette au visage d’un rescapé d’un incendie. »

    Est-ce que c’est ce trauma qui accentue la difficulté ? Ou est-ce que c’est moi qui ne suis pas à la hauteur ? Ou est-ce que c’est juste vraiment la chose la plus difficile au monde d’être parent ?

    Est-ce que c’est difficile parce que je me mets la pression ? Ou parce que je suis instable ? 

    Est-ce que je pourrais réussir à sortir un jour de ce cercle vicieux de fatigue, de colère, de traumas et de pensées obscures et tenaces ?

    Depuis que j’en parle ça fait 3 fois qu’on me dit que je ne pourrai pas reprendre le travail dans un peu plus de 2 mois, que je ne saurai pas et pourtant je sais que même en pleurs j’irai parce que je ne sais pas faire autrement.

    Mes angoisses font que je ne peux pas ne pas travailler si je perds trop de salaire. Parce que assumer pour moi c’est ça aussi. Et je dis bien POUR MOI. 

    Et même si je n’assure pas je souhaite continuer à assumer. 

    Je n’arrive pas à ne plus me « battre » et c’est sûrement mon problème parce que je finirais sûrement par me battre contre des moulins à vent. Mais ça au moins, me battre ou me débattre, c’est quelque chose que je sais faire.

    Je ne supporte pas l’échec, je ne supporte pas ce diagnostique même si je sais qu’il n’est que trop réel. 

    Je sais seulement que je suis la seule à pouvoir agir parce que personne ne le fera à ma place. Et honnêtement je suis paumée parce que je baigne dans des signaux contradictoires. 

    On me dit que « je gère », que j’ai « du courage » ou « du mérite » et même que « c’est normal » mais si vous saviez à quel point c’est faux. 

    Je ne suis qu’une façade en train de se briser et je tente juste de colmater les brèches pour conserver les apparences et continuer à faire face. 

    La face cachée

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  • J’avais décidé de ne pas vous parler de mon allaitement, parce que d’autres le font déjà bien mieux que moi et parce que, même si je trouve ça tout à fait naturel, c’est aussi quelque chose de personnel (pour moi en tout cas).

     

    Mes premiers allaitements s’étant passés sans encombre, j’étais très confiante et persuadée qu’il en serait de même pour celui-ci. 

     

    Les difficultés que j’avais rencontrées s’étaient limitées à une mauvaise position d’allaitement ou une mauvaise technique de succion, sans réel désagrément en contrepartie. 

     

    Mais cette fois c’était différent. Babyfae a vite compris comment téter, il a su positionner sa bouche correctement mais il ne prenait pas pour autant le sein correctement.

     

    Et malgré mon utilisation systématique de la lanoline, j’ai pu découvrir la « joie » des crevasses dès le deuxième jour d’allaitement.

     

    J’ai tout de même poursuivi jusqu’à en arriver à me raidir et me retenir de hurler quand Babyfae tétait le sein droit.

     

    En parallèle, les sages-femmes s’étaient aperçues qu’il avait perdu 10% de son poids et qu’il fallait donc insister d’avantage pour le nourrir et lui proposer des compléments.

     

    J’avais connu les compléments pour lancer l’allaitement des twinnies, et je l’avais mal vécu à l’époque. Mais comme j’avais ensuite réussi à les supprimer pour repasser à un allaitement exclusif, j’ai accepté sans souci pour Babyfae. Sachant que de toute façon je risquais de ne pas sortir à la date prévue si je refusais.

     

    J’ai également demandé un tire-lait afin de préserver le sein crevassé tout en le stimulant.

     

    J’ai passé la nuit du 3ieme au 4ieme jour à allaiter Babyfae puis à tenter de tirer mon lait sans succès et en pleurs.

     

    J’ai donc dormi quelques heures à peine, en souffrant et sans voir de résultat concret. Les larmes n’arrivaient plus à se calmer, j’avais le visage bouffi, les yeux explosés, les seins qui saignent et un bébé qui ne tétait pas vraiment et surtout en me provoquant une douleur atroce.

     

    J’avais passé la nuit à réfléchir et à tout remettre en question et j’avais pris ma décision. Je ne me voyais pas continuer de souffrir pendant des semaines (le temps que les crevasses guérissent) tout en devant gérer les 3 aînés.

     

    J’ai donc prévenu les sages-femmes que j’arrêtais l’allaitement et que je ressortais avec des biberons. 

     

    Babyfae a eu son premier biberon dans la matinée et nous sommes sortis un peu après 12h. 

     

    Je sentais la montée de lait qui se mettait enfin en place mais comme mon problème d’allaitement ne venait pas de là, mais de la douleur à supporter, j’ai maintenu ma décision.

     

    Le dimanche de notre sortie, Babyfae a donc été nourri au biberon toute la journée. Et moi j’ai utilisé l’huile essentielle de menthe poivrée pour couper ma lactation.

     

    Vers 18h ce même jour, prise de température pour Caliboy : 39,8. Il est paf et se plaint de douleurs dans la jambe. J’ai donc pensé qu’il ne s’agissait que d’une poussée de croissance comme ça leur est déjà arrivé à tous les 3.

     

    Après plusieurs réveils difficiles dans la nuit et une température qui monte et que le doliprane ne fait pas baisser, Dad en Vrac a emmené notre malade chez le médecin. Verdict : « C’est une laryngite, c’est très contagieux et dangereux pour le bébé. » 

     

    J’avais déjà cogité toute la nuit en sentant le corps brûlant de Caliboy près de moi et la phrase du médecin a juste achevé de me convaincre.

     

    Je ne pouvais pas prendre le risque que Babyfae attrape la maladie de son frère alors que j’avais la meilleure protection à portée de main : mon lait. 

     

    J’ai donc repris l’allaitement, en faisant l’inverse de ce que j’avais fait la veille. Cette fois je carburais au galactogil, à l’homéopathie et aux tisanes d’allaitement afin de relancer la montée de lait que j’avais réussi à atténuer en une journée.

     

    J’ai tâtonné. J’ai souffert encore à cause des crevasses. Mais la peur des microbes m’a boostée.

     

    J’ai passé du temps sur le net à chercher des astuces et des remèdes anti-crevasses, et je n’ai pas hésité à continuer à donner des compléments à mon fils le temps de réussir à le nourrir seule correctement.

     

    J’ai trouvé des remèdes homéopathiques (arnica 5ch et phytolacca 5ch pour les crevasses et nitricum acidum pour les crevasses qui saignent le tout à raison de 5 granules 3 fois par jour), j'ai continué les applications de lanoline et de crème homeopathique au Castor Equi (recommandée par ma sage-femme).

     

     

    J’ai également parlé de mon échec avec le tire-lait avec la sage-femme qui m’a juste montré le bouton pour régler la puissance. Et oui, la fatigue m’avait tellement assommée que je n’avais même pas penser à vérifier les réglages !

     

    J’ai ainsi pu m’en faire un allier et stimuler réellement le sein le plus abîmé tout en le vidant.

    Les choses se sont donc peu à peu mises en place jusqu’à la nuit d’hier où j’ai découvert une boule douloureuse dans mon sein droit, le sein abîmé. 

     

    Impossible de le donner à Babyfae alors que les crevasses étaient presque parties. Il refusait de le téter car il était trop plein.

     

    Le matin j’ai donc passé une demi-heure à vider mon sein tout en appuyant sur la boule qui était en réalité un amas de lait qu’il fallait évacuer. 

     

    Verdict au moment de la tétée : bingo ! Babyfae a su le prendre sans souci.

     

    Pourquoi je vous raconte tout ça ? Sûrement pas pour vous faire culpabiliser. Je l’ai toujours dit l’allaitement est un choix personnel qui ne regarde que la maman.

     

    J’al personnellement vécu les témoignages ou photos d’allaitement des autres mamans comme des « agressions », des rappels de mon échec, de mon incapacité à donner le meilleur à mon fils. Ça avait marché pour elles mais pas pour moi. Pourquoi ?!

     

    Je ne voulais plus entendre parler d’allaitement alors pourquoi m’étaler dessus aujourd’hui ?

     

    Juste pour vous dire que toutes ces douleurs ne sont pas vaines et qu’elles peuvent être guéries. Que ça peut valoir le coup de s’accrocher car en étant bien entourée et en utilisant les bons remèdes on peut venir à bout des crevasses. Le tout étant de réussir à tenir jusqu’à la guérison et honnêtement je sais que c’est très difficile.

     

    Encore une fois je ne cherche pas à faire culpabiliser mais au contraire à donner de l’espoir aux mamans qui connaissent l’enfer des crevasses. On peut s’en sortir et au bout de quelques jours seulement (Babyfae a 10 jours aujourd’hui).

     

    Et on a aussi le droit d’abandonner soit définitivement soit pour mieux repartir. Si on regrette notre décision ou si les circonstances changent. Ce n’est pas définitif comme le font entendre les personnes qui nous entourent à la maternité. Il suffit juste de se faire confiance, de s’accorder le temps nécessaire et ça viendra.

     

    Concernant les compléments, on entend souvent que ça peut ruiner un allaitement, qu’il faut à tout prix éviter. Que ce n’est pas nécessaire. 

     

    J’ai vu 3 de mes fils maigrir de jour en jour en attendant la montée de lait. Même en tétant régulièrement la perte de poids ne s’arrêtait pas. Les 3 ont eu des compléments et ont ainsi pu se remplumer.

    Et pour les 3 ça ne m’a pas empêché de revenir ensuite rapidement à un allaitement exclusif, même en les ayant donnés au biberon.

     

    Je ne vous dis pas de le faire, je vous dis juste que les choses ne sont pas simplement toutes blanches ou toutes noires. Et il faut parfois savoir nuancer pour ne pas renoncer ou pour gagner en sérénité.

     

    J’en profite aussi pour vous faire part d’un constat sur la lanoline. Je pensais que toutes les lanolines bio se valaient. J’avais acheté la Dodie mais elle ne m’a pas empêchée d’avoir des crevasses, elle a juste réhydraté les mamelons après les tétées mais sans réellement les guérir. 

    À la fin du tube j’ai donc changé pour revenir à la Lansinoh que j’avais utilisée pour mes premiers allaitements et au bout d’une application les crevasses se résorbaient ! Je continue de l’utiliser systématiquement après chaque tétée et je n’ai plus rien après seulement 2 jours.

     

    Je ne sais pas si c’est juste cette lanoline ou avec l’effet combiné de l’homéopathie mais toujours est-il que c’est guéri. Et je précise que je ne suis pas sponsorisée, c’est un produit que j’ai acheté moi-même. Et je suis d’ailleurs convaincue que si j’avais échappé aux crevasses jusqu’à cet allaitement c’est grâce à cette lanoline en particulier. 


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  • 4 consonnes et 3 voyelles...

     

    Depuis la naissance de Babyfae, vous êtes plusieurs à m'avoir demandé quel était son prénom. Je n'ai pas souhaité l'annoncer directement sur ma page facebook car il a une symbolique assez particulière pour moi.

    Dans cet article, je vous déjà avais expliqué le pourquoi du choix de Babyfae comme pseudo et le choix de son prénom prend racine dans cette même explication.

    Ce bébé que nous n'attendions pas, que nous n'étions pas sensé avoir, que nous ne pouvions pas avoir, a trouvé sa place au creux de mon ventre et désormais au sein de notre famille.

    J'ai toujours vu cette grossesse comme un cadeau et je reste persuadée que ce n'est pas un hasard, qu'il devait venir à notre rencontre et qu'il a énormément de choses à nous apporter.

    Alors quand nous avons commencé à chercher le prénom, je voulais au fond de moi qu'il représente toute la magie de son arrivée.

    Avec Dad en Vrac, nous n'étions d'accord que sur un prénom, prénom qui est d'ailleurs le deuxième d'Electroboy. Au bout du 4ième garçon, le choix est plus compliqué, surtout quand on souhaite un prénom classique et intemporel.

    J'ai tout de même épluché une tonne de sites avec des idées de prénoms afin d'être sûre que nous ne choisirions pas ce prénom par défaut.

    Au fur et à mesure de mes recherches, je me suis penchée sur la signification des prénoms et j'ai alors su que nous ne pouvions pas en choisir un autre.

    Dieu guérit 

    Rapha (guérit) El (Dieu)

    Raphaël

    Je pense que je n'ai pas besoin de vous détailler d'avantage pourquoi il lui va si bien.

    Je l'appelle mon guérisseur car depuis le jour où nous avons appris qu'il s'était invité dans mon ventre, il n'a eu de cesse de m'apprendre de nouvelles leçons de vie.

    Il m'a appris :

    - que rien n'est impossible et que la fatalité n'existe pas

    - que l'impatience ne sert à rien et que l'attente est toujours récompensée

    - à dépasser mes limites en terme de douleur

    - à savoir lâcher-prise afin de mieux repartir et de mieux réagir

    Et je me laisse guider car il est la preuve que tout peut arriver.


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