• Des cris des enfants, des disputes, des bagarres, des cris de maman, des pétages de plombs, des bouderies, des crises de pleurs, de colère...

    Une ambiance électrique...

     

    Et puis le soir je tombe sur cet article évoquant la disparition d'une petite fille de 3 ans en Amérique, puis un autre qui informe les parents sur les dangers des piles au lithium, une petite fille de 2 ans est décédée après en avoir avalé une.

    J'ai de la peine pour ces petites. Je m'imagine l'angoisse et la douleur des parents. 

    Quand je lis ce type de nouvelle je me demande toujours comment les parents peuvent s'en remettre. Comment vivre après ça ou même pendant pour ceux qui ne savent même pas ce qu'est devenu leur enfant. 

     

    La culpabilité fait son bout de chemin et me voilà à regretter cette journée, regretter d'avoir crié et perdu patience. Regretter de ne pas avoir su les écouter ni les entendre. De ne pas avoir cherché à comprendre.

    Et je me rends compte que ça pourrait être les derniers mots que je leur aurais prononcés.

    Si il leur arrivait malheur, leur dernière journée n'aurait pas été vécue dans la bienveillance mais dans l'impatience et dans l'impuissance. Dans ces souvenirs qu'ils ne comprennent pas et qui me font réagir à leur détriment, qui me font dévier de mon objectif, bien plus souvent que je ne l'atteins.

     

    Je ne veux pas de ça, je ne veux pas qu'ils pâtissent de ce que je cherche tant non pas à oublier, mais à dépasser. 

    Je cherche à en faire une force, un tremplin vers la bienveillance mais c'est en réalité un boulet qui ne fait que m'éloigner de mon but.

    Une excuse pour cautionner ces comportements que je déteste et que je ne maîtrise pas.

     

    Je suis impulsive et destructrice, je me fige et me renferme en cas d'agression, peu importe d'où elle vient.

    Je sais que c'est le fruit d'une éducation sans écoute et sans considération mais je sais aussi qu'à force d'avoir déconnecté mes émotions, je n'arrive plus à les reconnecter.

    Je m'en rends d'autant plus compte quand je suis cloîtrée dans ma colère et que je ne supporte alors aucun contact physique, pas même un câlin de réconciliation.

     

    Et je leur ai laissé des bagages, MES bagages, bien trop lourds à porter pour de si petites épaules.

    La colère incontrôlable de Big Brother, qui explose à chaque contrariété. Elle vient de toute cette colère que j'ai emmagasiné en même temps que les coups et les insultes. Les bleus sont partis mais les mots sont toujours ancrés et la colère n'a jamais pu être évacuée devant ses destinataires.

    Alors elle s'est transmise, dans les gènes tout en restant à l'intérieur de moi, à vif, ne demandant qu'à sortir.

    Les cris et les larmes d'angoisse de Babycool ont suivi le même chemin.

    Ce sont tous ceux que j'ai contenus, que j'ai empêché de sortir pour éviter de faire redoubler les coups.

    La seule fois où j'ai osé riposter d'ailleurs, je me suis vue injuriée de sale gamine irrespectueuse et ignare qui avait osé frapper sa chère maman qui faisait tout pour elle.

    Je l'avais juste repoussée à un moment où elle me giflait à plusieurs reprises tour en m'arrachant les cheveux et les vêtements. J'avais du y aller un peu brusquement puisqu'elle avait les marques de mes mains sur ses avant-bras.

    Et les besoins intenses de Babyglu ai-je vraiment besoin d'expliquer d'où ils viennent ? Ce besoin constant de câlins, de dire "je t'aime" comme si il sentait que ça m'avait manqué si longtemps.

     

    J'ai chargé mes enfants d'un passé qui ne les concerne pas (j'ai coupé les ponts avec ma mère il y a 13 ans), qui ne devrait pas les concerner. C'est leur grand-mère certes mais elle n'a rien à leur apporter et malheureusement tout le mal qu'elle avait en elle se transmet malgré tout à travers moi, à travers mes réactions et mon manque d'empathie dans les moments de colère et de perte de contrôle.

    On me dit souvent que je suis une personne très compréhensive, à l'écoute et empathique. Du plus loin que je m'en souvienne, la première fois que je l'ai entendu ça venait de mon professeur de français de 6ième. 

    Je suis empathique c'est vrai, et même souvent trop, mais je perds toute cette empathie quand mon cerveau se déconnecte. Et je n'ai pas encore la solution pour le reconnecter.

    La culpabilité m'invite au changement mais quelque chose me retient, m'empêche de vivre MA vie de maman, celle que je dois construire pierre par pierre.

    Le passé est derrière mais il s'accroche encore pour que je ne l'oublie pas aussi facilement.

    Un mercredi difficile

    Crédit photo

     

    Cependant je ne crois pas aux coïncidences, et si hier soir j'ai découvert le blog d'un couple qui fait des ateliers de parentalité positive à côté de chez moi (Des parents qui sèment), alors que le midi je me disais qu'il faudrait que j'assiste à ce type d'atelier, je pense que c'est un signe qu'il faut que je saisisse.

    La vie a toujours fait en sorte de mettre les bonnes personnes sur mon chemin et elle semble ne pas vouloir m'abandonner. 

    Je croise les doigts pour que 2018 soit une nouvelle ère pour moi et surtout pour mes enfants.

     

     


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  • Comme beaucoup de blogueuses je pense, j'ai ouvert mon blog avant tout pour moi, pour avoir un exutoire et pouvoir ainsi prendre un peu de recul face à certaines situations.

    L'écriture m'a toujours aidée à poser les choses et c'est un outil qui m'est indispensable. Par contre, à force de travailler sur ordinateur, j'ai beaucoup de mal à écrire à la main, d'où l'intérêt du blog. C'est quand même plus sympa que de taper son texte sur word.

    Au départ, je n'étais suivie que par des amies et puis petit à petit les likes ont commencé à arriver. Des articles partagés sur des pages plus importantes que la mienne y ont beaucoup aidé.

    Et puis le 13 juin (je m'en souviens puisque c'était la veille de mon anniversaire ^^), un post que j'avais fait sans penser un seul instant qu'il intéresserait quiconque a été partagé plus que de raison. Une visibilité de plus de 2 millions de personnes, des likes qui arrivent d'un coup par milliers.

    Et toute la haine qui va avec cette forte visibilité...

    J'accepte les critiques, j'accepte de corriger mes erreurs et j'accepte qu'on ne soit pas d'accord avec moi. En revanche je n'accepte ni les insultes envers moi ni envers mes lecteurs. La communication passe bien mais quand les choses sont dites de manière respectueuse.

    J'ai donc fini par supprimer ce post car je ne souhaitais pas faire la police dans les commentaires et je ne souhaitais pas de cette ambiance sur mon blog ou ma page. Je sais que la photo est encore partagée, avec parfois mon tag floutée et sans lien vers mon blog mais ça m'est égal. Ce post est un mauvais souvenir plus qu'autre chose.

    D'ailleurs, je me suis toujours dit que suite à ça, il devait y avoir au moins 2000 personnes qui me suivaient à tort. Mais comme la visibilité est de plus en plus restreinte sur facebook, elles ne s'en sont pas encore aperçu !

     

    Pour être franche avec vous, j'ai profité de ces likes pour obtenir des produits de la part de certaines marques. Des produits qui m'intéressaient mais qui étaient soit trop onéreux pour moi soit pour lesquels je n'étais pas prête à payer. 

    Donc quand je vous présente un objet sur le blog, sachez qu'il ma été offert. Et si je ne vous propose pas souvent de gagner la même chose c'est parce que je considère que la marque (ou la créatrice) a déjà fait un geste en m'offrant l'objet et si elle ne me le propose pas, je ne vais pas en demander un autre modèle. Je ne souhaite pas abuser de leur gentillesse.

    Evidemment, elles y gagnent un article et donc de la publicité mais soyons honnêtes, quand on voit la visibilité des articles, je ne suis pas certaine que ça leur rapporte autant que le coup de l'objet offert. Je ne suis qu'une petite blogueuse. 

     

    Pour en revenir aux concours, j'en propose peu pour la raison précédemment citée mais aussi parce que ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que je souhaitais en créant un blog.

    Attention, je trouve ça agréable de pouvoir vous faire gagner des articles, mais je ne souhaite pas devenir une vitrine comme certaines blogueuses que j'ai pu voir et que j'ai d'ailleurs arrêté de suivre.

    Je ne vais pas lancer concours sur concours juste pour augmenter mes likes. Je souhaite être suivie pour moi et pas pour du matériel.

    C'est peut-être prétentieux ou égoïste, je ne sais pas, mais ce que je souhaite conserver sur ma page ce sont des échanges et pas juste des "je participe". D'ailleurs, je suis toujours contente quand c'est une personne qui suit ma page depuis un moment et qui y est active qui remporte un lot.

    J'aime échanger avec vous par commentaires ou par messages privés. Je suis toujours disponible, je réponds quand je peux. Et pour les commentaires, si ne réponds pas c'est que votre commentaire ne nécessite pas forcément de réponse ou que je n'ai pas reçu la notification.

     

    Je ne souhaite pas participer à des événements spéciaux car déjà c'est souvent en région parisienne et je ne vais pas faire la route pour ça et aussi parce que ça n'est pas moi (je me répète ^^). Je sais pertinemment que je ne serais pas à l'aise. 

    Il y a trop de bruit, trop de monde, trop de faux semblants...

    Les 2 fois où je suis allée au Salon Baby en tant que blogueuse c'est juste parce que c'est un salon qui m'intéressait, qui se déroulait pas trop loin de chez moi et qu'on m'offrait l'entrée. Car je n'ai jamais aimé le principe de devoir payer pour découvrir des produits qu'on devra acheter. Pour moi c'est un peu comme payer pour aller faire ses courses.

    Et je ne retournerai plus au Salon Baby puisque les bébés c'est fini pour moi et il n'y a donc plus rien susceptible de m'intéresser pour les garçons.  

    Et puis, aussi, je n'ai pas trop aimé l'ambiance "blogueuse qui se met en avant pour gratter des produits et / ou des likes". Je n'ai rien demandé, j'ai acheté ce qui m'intéressait et je n'ai jamais mis mon blog en avant.

     

    N'allez pas croire que je me contredis, je vous l'ai dit, je contacte souvent des marques pour essayer des produits mais je le fais par mail, méthode qui me convient plus, et je ne me vends pas pour autant. Je ne me mets pas en avant, je leur laisse les coordonnées de ma page et de mon blog afin qu'ils découvrent mon univers, je leur explique pourquoi leur produit m'intéresse et c'est tout. Si ils acceptent c'est du bonus, si ils refusent ça n'est rien du tout. Soit j'achète le produit, soit je m'en passe. 

    Je vois plutôt ça comme un échange de bons procédés et pas comme un moyen d'être plus visible ou plus suivie. 

     

    Je ne dis pas non plus que je ne souhaite pas rencontrer de blogueuses dans la vie réelle, si j'avais l'occasion de rencontrer en vrai, les personnes avec qui j'ai certaines affinités, j'en serai ravie, mais uniquement dans un contexte cocoon et en petit comité. 

    Ça ne se ressent peut-être pas comme ça à l'écrit mais je suis une grande timide (enfin quand je ne connais pas vraiment les gens, après je passe dans une autre catégorie mais je ne veux pas vous effrayer happy)

    La blogueuse que je suis


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  • Quoi vous avez vraiment cru que j'allais vous chanter une berceuse ?! Non pas du tout, mais ce sont juste les premiers mots qui me sont venus en tête une fois la pression retombée.

    Mais de quelle pression parle-t-elle devez-vous vous demander ! Je vais donc commencer par le début, ça sera plus simple et plus clair pour tout le monde.

    Hier j'ai lu un post sur la page facebook de Plume et Picoti qui indiquait avoir été victime de critiques et de harcèlement à cause de son blog, ou plutôt à cause de certains sujets qu'elle avait pu évoquer.

    Je m'étais donc estimée heureuse et chanceuse de ne pas avoir eu ces mauvais tours, grande naïve que je suis !

    Aujourd'hui j'ai juste découvert le contraire, que moi aussi j'étais "victime" (quel horrible mot !) de ce genre de jalousies puériles et minables. Parce que qu'est-ce d'autre que de la jalousie ? Ou de la critique facile pour se sentir rassuré d'avoir une vie "meilleure" ?

    Alors au début j'ai bouilli, puis j'ai ri et maintenant j'ai juste cette berceuse qui tourne en boucle dans ma tête, sans même savoir si ce "Hush, little baby, don't say a word" s'adresse à moi ou à ces personnes. Peut-être aux deux qui sait ?

    Je n'ai pas vraiment de raison de m'abaisser à leur niveau et de les critiquer à mon tour, qu'est-ce que cela m'apporterait ? Un règlement de compte en ligne ? Où est l'intérêt ?

    Certains penseront que cet article y ressemble mais en fait pas du tout, j'ai juste envie de dire à toutes les personnes qui me critiquent de continuer si ça leur fait du bien ! Allez-y lâchez-vous, vous aurez quelques minutes de bonheur dans votre vie. Mais si vous pouviez juste faire en sorte que ça ne m'arrive pas aux oreilles, ça serait encore mieux, parce que vraiment, la discrétion est une qualité appréciable.

    Je savais bien qu'en m'exposant sur le net et sur les réseaux sociaux c'était tendre le bâton pour me faire battre à certaines personnes à la critique facile, mais est-ce une raison pour changer ?

    Non, car le blogging et les RS apportent également bien plus que ça, de réels échanges avec les lecteurs, de jolies rencontres virtuelles ou même IRL, un exutoire et un soutien tellement bénéfiques !

    On a souvent tendance à s'arrêter sur le négatif mais c'est quelque chose que j'essaie de limiter au maximum car c'est en ne retenant que le positif et surtout des détails qui peuvent paraître insignifiants, que l'on vit plus sereinement.

    La bienveillance c'est ça aussi et c'est dans cet optique que j'ai fait mon blog, pas pour plaire ou déplaire, pas pour me plaindre ni donner l'impression d'une vie parfaite, juste pour avoir des échanges rassurants et bienveillants et c'est ce que j'ai. 

    Alors merci à toutes les personnes qui me suivent depuis le début ou depuis plus récemment, à vous qui commentez régulièrement et qui m'apportez énormément chaque jour !

    Hush, little baby, don't say a word

    Illustration Myra & les couleurs

     


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  • Avant même d'avoir des enfants, j'avais décidé que, dans la mesure du possible, je travaillerais à temps partiel jusqu'à leur entrée à l'école.

    C'était comme ça et pas autrement. Pourquoi ? Je ne sais pas trop en réalité. Est-ce parce que dans ma tête c'était la norme ou est-ce parce que c'est ce que j'ai moi-même connu en tant qu'enfant ? Je ne saurai pas dire, je me souviens que ma mère ne travaillait pas le mercredi mais nous étions tous bien plus grands.

    Ou est-ce parce que après on y perd trop financièrement et que j'ai cette affreuse angoisse de tout perdre et cette volonté de rester indépendante à tout prix ? Ou est-ce tout simplement parce que je ne sais pas faire autrement ?

    Cette réponse me semble la plus sensée en réalité car je ne sais pas ne pas travailler et je ne sais pas rester avec mes enfants.

    Enfin, si bien sûr je sais rester avec eux et j'adore passer des moments avec eux, trouver des activités ou des jeux qui leur plaisent.

    Mais je suis incapable de passer des journées entières avec eux sans m'énerver et c'est quelque chose qui me perturbe de plus en plus.

    J'ai l'impression d'être incompétente dans mon rôle de mère. J'ai 3 enfants que j'ai souhaités par dessus tout et pourtant j'ai si souvent tant de mal à les supporter ! Mais qu'est-ce qui cloche chez moi ?

    Je les aime, je veux leur bonheur, je veux passer de bons moments avec eux, mais ces derniers temps les jours passés ensemble sont vraiment très difficiles et ne se passent pas sans cris, que ça soit les leurs ou les miens d'ailleurs. 

    Et je sais pertinemment que les torts sont partagés, je suis probablement plus stressée que je ne le laisse paraître par ma reprise à temps plein.

    Ça me fait drôle, c'était une évidence et en même temps c'est arrivé tellement vite ! Les Twinnies me paraissent encore si petits, si perdus dans cette immense école. Et pourtant je ne souhaite pas rester à temps partiel.

    Alors je ne sais peut-être pas ce que je veux, je suis probablement perdue, ou alors je me laisse parasiter par ces diktats de la société sur la mère parfaite (encore et toujours elle !!). Celle qui sait tout gérer de front, celle qui fait passer ses enfants avant tout, celle que je ne suis pas...

    Ne vous méprenez pas, je ne suis pas carriériste, loin de là même, j'ai déjà prévenu Dad en Vrac que je n'évoluerai pas car il faut brosser et ça n'est pas pour moi ! 

    Et pour moi le travail n'est que subsidiaire. J'aime ce que je fais, encore plus depuis que j'ai changé de service, mais le plus important c'est ma famille et son bien-être. Le plus important c'est d'apporter le meilleur à mes enfants.

    Et pourtant, je suis incapable de leur apporter ma pleine présence. 

    Je veux qu'ils sachent que je suis là pour eux, je veux qu'ils sachent que je les aime et que chaque décision que je prends est dans leur intérêt. Je veux juste qu'ils sachent qu'ils sont ma raison de vivre et que rien ne me rend plus fière qu'eux.

    Je veux qu'ils sachent que quand je me "déconnecte" au travail, c'est à eux que je pense. Je me demande ce qu'ils font, si tout va bien, si ils sont en train de rire ou de pleurer, si ils s'amusent, si ils pensent à moi.

    Je veux qu'ils sachent que chaque fois que je regarde les photos d'eux sur mon bureau ou mon téléphone, je ne peux m'empêcher de sourire et de revoir le moment où elles ont été prises. 

    Mais je veux aussi qu'ils comprennent que j'ai besoin de travailler, que j'ai besoin de quitter la maison pour me sentir utile et pour exister dans un autre rôle que celui de la mère de famille.

    Ce rôle dans lequel j'ai tellement de mal à me cantonner...

    Je vais être honnête avec vous, avant d'avoir des enfants, je faisais partie de ces personnes qui critiquent les mamans au foyer. Et aujourd'hui j'en ai honte car je suis bien incapable d'en faire autant ! C'est tellement facile de critiquer ce qu'on ne connais pas.

    Je fuis et je souffle chaque jour en allant travailler et ces derniers temps, au travail, j'ai un mal fou à me concentrer car une fois que j'y suis arrivée, je ne cesse de penser à mes fils et à ce qui leur arrive.

    Quand ils étaient chez ma nounou, je n'avais aucun mal avec ça car si je souhaitais savoir ce qu'ils faisaient, si tout allait bien, il me suffisait de lui envoyer un message. Elle me devançait même souvent d'ailleurs !

    Aujourd'hui je n'ai plus ce lien avec eux et je pense que c'est surtout ça le plus dur. Cette incapacité à savoir en temps réel ce qu'ils font.

    Ils sont tous les 3 toujours collés à moi, au point que ça en est souvent étouffant, et pourtant quand ils s'éloignent je souffre de ce lien rompu.

    En fait, je crois que j'ai du mal à couper le cordon, à les voir grandir si vite, sans pouvoir arrêter ce temps qui défile si vite, sans avoir pu dire au revoir aux bébés qu'ils étaient hier encore...

    Cet article est sûrement très brouillon et pas forcément très cohérent mais il était nécessaire avant d'entamer mon premier mercredi de l'année !

    Maman ne sait pas

    Illustration Kopines

     

     


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  • Après avoir quitté le nid à rats familial, je me suis toujours promis que je ne reproduirai jamais ce que j'ai vécu. Je sais trop ce que c'est de subir des violences verbales et physiques, les humiliations quotidiennes :

    • "Tu n'es qu'un gros veau affalé dans le canapé" alors que je pesais 55kg pour 1m73 et que oui, je regardais la TV de temps en temps
    • "Tu finiras sur un trottoir" parce que je portais des t-shirts un peu trop courts à leur goût
    • "J'avais de l'espoir pour toi mais finalement tu ne feras jamais rien."
    • "Pourquoi tu ne pars pas maintenant ? On ne va pas continuer à t'héberger en attendant que tu trouves mieux !"

    Preuve en est, je suis partie il y a 13 ans et je me rappelle encore de ces phrases et de tant d'autres, mots pour mots...

    J'ai toujours su que je voulais tout le contraire pour mes enfants et les différents psys que j'ai pu voir après mon départ m'ont toujours assuré qu'il y avait trois options :

    1. On a conscience de ce qu'on a vécu et on fait tout pour ne pas reproduire
    2. On n'a pas conscience de ce qu'on a vécu et on reproduit le même schéma
    3. On a conscience de ce qu'on a vécu et on reproduit le même schéma en toute conscience

    La seule option envisageable et acceptable pour moi était bien évidemment la première ! Comment aurais-je pu faire subir ça à mes enfants ?!

    Et puis mes enfants sont nés, les nuits ont été difficiles dès le premier (Big Brother ayant fait ses nuits à 22 mois et ses frères étant arrivés 2 mois plus tard), la fatigue s'est accumulée et la mémoire du corps a fait le reste...

    J'ai crié, j'ai hurlé même et j'ai parfois été méchante. J'avais juste omis le fait que la volonté ne suffit pas toujours.

    Quand mes fils me frappent, que ça soit intentionnel (dans un accès de colère) ou pas, je perds pieds et je me mets sur la défensive, comme cette petite fille, puis cette ado, qui encaissait les coups, sans rien dire.

    Sauf que désormais elle ose se défendre et elle hurle comme elle n'a jamais pu le faire avant, elle hurle sur ses parents et son beau-père qui ne sont pas là mais à qui elle aurait du cracher sa colère à l'époque. Elle hurle sur ces enfants qui ont malencontreusement réactivés ces douloureux souvenirs. Et moi j'assiste à la scène incapable de la retenir, incapable de lui reprendre le contrôle de mes émotions et de mes paroles.

    Elle prend également le dessus sur moi quand mes enfants ne m'écoutent pas puisqu'elle même n'a jamais été écoutée. Alors je répète, une fois, deux fois, trois fois et c'est elle qui s'exprime alors en hurlant car elle ne sait pas faire autrement. Elle veut se faire entendre et elle y arrive mais uniquement en semant la terreur.

    Et elle s'immisce encore quand mes enfants me posent un peu trop de questions sur ce que je fais car elle-même était toujours épiée "Et tu vas où comme ça ? Avec qui ? Jusqu'à quelle heure ? Pourquoi ?", "Tu regardes quoi ? - lit le programme TV - Encore une belle connerie ! Tu ne pourrais pas regarder quelque chose d'intelligent pour une fois ?!"

    Alors oui, je sais comment je devrais réagir, je sais comment parler à mes enfants afin de capter leur attention, je sais quels outils mettre en place pour retrouver la sérénité au sein de notre famille mais je n'ai pas les clés pour utiliser tous ces outils.

    C'est comme si j'étais devant une voiture, oublions le fait que je n'ai pas le permis ! Je sais ouvrir la portière, je sais comment m'installer et comment conduire mais je n'ai pas les clés de cette voiture, alors elle m'est inutile...

    J'ai les outils, j'ai les références (Filliozat, Gueguen, Gordon, Papa Positive, Apprendre à éduquer et j'en passe !) mais je ne sais pas les utiliser. Je ne sais pas les appliquer car au fond, ça n'est pas dans ma nature, ça n'est pas ce que j'ai connu. 

    Et je lutte chaque jour pour appliquer de mieux en mieux la bienveillance et chaque jour sans cri est une victoire, mais chaque jour d'échec est une véritable torture. Je ne veux pas que mes enfants aient ce type de souvenirs, je ne veux pas qu'ils se rappellent de leur mère comme d'une furie qui leur hurlait dessus.

    Je leur explique régulièrement que je réagis comme ça parce que je n'ai pas connu autre chose et parce que certains de leurs comportements me rappellent mon passé. Je leur précise bien évidemment que ça n'est pas de leur faute et que ça vient de moi.

    Ils savent que "Maman essaie de se soigner" de ça, ils savent que je les aime plus que tout et que je fais de mon mieux pour dépasser tout ça, je leur répète tellement qu'ils me le disent eux-mêmes maintenant.

    Mais ça n'est pas une excuse, ça n'efface pas le reste.

    Il y a quelques jours Big Brother m'a dit "Tu es la maman la plus gentille du monde" et je n'ai pu que lui répondre que c'était faux, qu'il y a des mamans bien plus gentilles que moi.

    Ce matin, quand je suis rentrée de chez le médecin il a compris tout de suite et m'a demandé si j'étais malade, je l'ai rassuré en lui disant que non et il a expliqué à ses frère "Maman est fatiguée alors elle va rester toute seule à la maison pour se reposer." 

    Il a 4 ans et demi et il comprend déjà tout ça, parce que je le leur ai imposé, parce que je ne sais pas faire autrement. 

    Je ne veux pas les détruire et je ne veux pas qu'ils aient l'image d'une mère bipolaire qui peut être aussi douce que mauvaise. Je n'ai jamais entendu ce terme spécifique de la part d'un médecin, et je m'excuse auprès des personnes atteintes de ce trouble et qui se sentiraient dénigrées ici car ce n'est pas le cas, mais je me demande de plus en plus si je ne le suis pas.

    L'hypnothérapeute que je vois m'a dit que durant nos séances nous devions juste ramener cette petite fille à son époque, mais si elle est là, tellement présente, si nous sommes deux, il y a de quoi se poser des questions non ?

    Je sais que la mère parfaite n'existe pas et je ne vise pas la perfection, je veux juste diminuer les cris et supprimer les échos du passé, je veux enfin pouvoir me construire pleinement en tant que mère et non plus en tant qu'enfant maltraitée qui repose sur des bases plus que bancales.

    Maman n'a pas les clés

    Crédit photo

     

     


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