• Avoir un enfant à haut potentiel

    Quand on a un enfant à haut potentiel, une question revient régulièrement « Alors il a combien de QI ? ».

    La plupart des gens pensent qu’on en rajoute ou qu’on se vante alors ils ont besoin d’un chiffre pour se repérer.

    Mais qu’est-ce que ça changera pour eux de le savoir ? Qu’est-ce que ça leur apportera ? Ça validera ou non leur jugement ? Ça leur fera changer de regard sur mon fils ? Ça leur donnera une étiquette de plus à lui coller ?

    Le psychologue qui le suit nous a proposé de le faire tester d’ici l’année prochaine.

    « Tester » ce mot est tellement étrange dans ce contexte. Mon fils serait donc un rat de laboratoire qui doit répondre à des critères prédéfinis pour rentrer dans des cases...

    Ce n’est définitivement pas ce que je souhaite pour lui.

    Nous n’avons pas instauré un suivi avec un psychologue de confiance pour le définir mais pour le comprendre afin de l’aider de la meilleure façon possible. C'est d'ailleurs avec respect qu'il nous a proposé ce test sans nous l'imposer.

    Je ne sais donc toujours pas si j’accepterai qu’il soit « testé » car je me fiche de connaître son QI ! Ça ne changera strictement rien pour lui, pour nous.

    Et d’ailleurs si je changeais d’avis, je n’irais pas donner ce chiffre au premier curieux qui passe. Je trouve cela bien trop personnel.

    Mais par dessus tout ce que je souhaiterais que les gens comprennent c’est que non je ne me vante pas du potentiel de mon fils. J’en parle ici pour me soulager et de visu quand on m’interroge sur les capacités de Big Brother. J’en dis d’ailleurs toujours le minimum afin de ne pas attiser la curiosité. Mon fils n’est pas une bête de foire.

    Et à tous ceux qui me répondent que c’est bien pour lui ou qu’il est « drôle » (si si je l’ai déjà entendu et pas uniquement dans le sens "marrant"), qu’il faut le pousser telle une bête de concours ou qu’il a de la chance, j’ai juste envie de vous dire « stop, occupez-vous de vos fesses et allez voir ailleurs si j’y suis ! » (dans ma tête c’est beaucoup plus vulgaire he)

    Parce que non ce n’est pas une chance et bien que je sois fière de lui, j’aurais tellement souhaité qu’il ne soit pas confronté à tout ça.

    Qu’il puisse vivre sa vie d’enfant sans angoisses d’adulte, sans avoir besoin de me dire que sa « tête tourne à cause de toutes les pensées qui se mélangent dedans », sans qu’il me supplie de faire stopper cette douleur dans sa « tête en feu ».

    Si il y a bien une chose que je peux vous assurer c’est que je déteste ce potentiel qui le fait souffrir, qui nous fait souffrir, qui ne lui laisse aucun répit, qui provoque des tensions au sein de toute la famille au point de tous nous déconnecter de nos émotions.

    Je ne le vois pas comme un don mais comme un fardeau bien trop lourd pour ses jeunes épaules. Tellement lourd qu’il s’abat implacablement sur notre foyer tel un démon énergivore.

    C'est une gangrène qui le ronge intérieurement tant il a du mal à garder le contrôle. Un cerveau qui fonctionne vite c'est bien, mais quand il ne s'arrête jamais c'est dur. Il l'emmène loin, beaucoup trop loin pour sa maturité émotionnelle. Et l'opposition des deux donne un cocktail explosif, pour lui comme pour nous.

    Alors non avoir un enfant à haut potentiel n'est pas une chance, ni pour lui ni pour nous. Il aura peut-être plus de chances de réussir comme il aura sûrement plus de chances d'échecs aussi car le système scolaire n'est pas adapté.

    "Mettez le dans le privé" m'a-t-on dit. Je ne suis pas spécialement pour les écoles privées mais j'avais envisagé cette option si ça pouvait l'aider, si l'équipe enseignante en question pouvait s'adapter à sa particularité. 

    Mais en me renseignant sur la fameuse école, je n'y ai trouvé que tout l'opposé de ce que je cherche pour lui. Des colles dès l'âge de 6 ans, aucune empathie, un potentiel pris en compte certes mais l'enfant en revanche n'a rien à dire, juste à obéir, à entrer dans une case et à ne jamais avoir son mot à dire sous peine d'être puni ou renvoyé.

    Je souhaite qu'il apprenne à obéir d'avantage certes, mais pas à ce prix là. Obéir c'est bien mais quand on comprend c'est bien plus pérenne. Je ne souhaite pas qu'une école en fasse un mouton docile et formaté.

    Mon fils est un enfant avant tout, un enfant ! Son potentiel fait partie de lui mais ne le définit en aucun cas. Et si comme tout parent, je souhaite qu'il réussisse dans la vie, ça n'est pas dans une optique financière, mais plutôt qu'il soit heureux, qu'il connaisse le bonheur pur et simple.

    Et ce potentiel l'empêche actuellement d'être heureux donc non je le répète ce n'est pas un cadeau. 

     

    Avoir un enfant à haut potentiel

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    « Fanny découvre son haut potentielAvec elle, vous êtes tranquilles »

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