• J’avais décidé de ne pas vous parler de mon allaitement, parce que d’autres le font déjà bien mieux que moi et parce que, même si je trouve ça tout à fait naturel, c’est aussi quelque chose de personnel (pour moi en tout cas).

     

    Mes premiers allaitements s’étant passés sans encombre, j’étais très confiante et persuadée qu’il en serait de même pour celui-ci. 

     

    Les difficultés que j’avais rencontrées s’étaient limitées à une mauvaise position d’allaitement ou une mauvaise technique de succion, sans réel désagrément en contrepartie. 

     

    Mais cette fois c’était différent. Babyfae a vite compris comment téter, il a su positionner sa bouche correctement mais il ne prenait pas pour autant le sein correctement.

     

    Et malgré mon utilisation systématique de la lanoline, j’ai pu découvrir la « joie » des crevasses dès le deuxième jour d’allaitement.

     

    J’ai tout de même poursuivi jusqu’à en arriver à me raidir et me retenir de hurler quand Babyfae tétait le sein droit.

     

    En parallèle, les sages-femmes s’étaient aperçues qu’il avait perdu 10% de son poids et qu’il fallait donc insister d’avantage pour le nourrir et lui proposer des compléments.

     

    J’avais connu les compléments pour lancer l’allaitement des twinnies, et je l’avais mal vécu à l’époque. Mais comme j’avais ensuite réussi à les supprimer pour repasser à un allaitement exclusif, j’ai accepté sans souci pour Babyfae. Sachant que de toute façon je risquais de ne pas sortir à la date prévue si je refusais.

     

    J’ai également demandé un tire-lait afin de préserver le sein crevassé tout en le stimulant.

     

    J’ai passé la nuit du 3ieme au 4ieme jour à allaiter Babyfae puis à tenter de tirer mon lait sans succès et en pleurs.

     

    J’ai donc dormi quelques heures à peine, en souffrant et sans voir de résultat concret. Les larmes n’arrivaient plus à se calmer, j’avais le visage bouffi, les yeux explosés, les seins qui saignent et un bébé qui ne tétait pas vraiment et surtout en me provoquant une douleur atroce.

     

    J’avais passé la nuit à réfléchir et à tout remettre en question et j’avais pris ma décision. Je ne me voyais pas continuer de souffrir pendant des semaines (le temps que les crevasses guérissent) tout en devant gérer les 3 aînés.

     

    J’ai donc prévenu les sages-femmes que j’arrêtais l’allaitement et que je ressortais avec des biberons. 

     

    Babyfae a eu son premier biberon dans la matinée et nous sommes sortis un peu après 12h. 

     

    Je sentais la montée de lait qui se mettait enfin en place mais comme mon problème d’allaitement ne venait pas de là, mais de la douleur à supporter, j’ai maintenu ma décision.

     

    Le dimanche de notre sortie, Babyfae a donc été nourri au biberon toute la journée. Et moi j’ai utilisé l’huile essentielle de menthe poivrée pour couper ma lactation.

     

    Vers 18h ce même jour, prise de température pour Caliboy : 39,8. Il est paf et se plaint de douleurs dans la jambe. J’ai donc pensé qu’il ne s’agissait que d’une poussée de croissance comme ça leur est déjà arrivé à tous les 3.

     

    Après plusieurs réveils difficiles dans la nuit et une température qui monte et que le doliprane ne fait pas baisser, Dad en Vrac a emmené notre malade chez le médecin. Verdict : « C’est une laryngite, c’est très contagieux et dangereux pour le bébé. » 

     

    J’avais déjà cogité toute la nuit en sentant le corps brûlant de Caliboy près de moi et la phrase du médecin a juste achevé de me convaincre.

     

    Je ne pouvais pas prendre le risque que Babyfae attrape la maladie de son frère alors que j’avais la meilleure protection à portée de main : mon lait. 

     

    J’ai donc repris l’allaitement, en faisant l’inverse de ce que j’avais fait la veille. Cette fois je carburais au galactogil, à l’homéopathie et aux tisanes d’allaitement afin de relancer la montée de lait que j’avais réussi à atténuer en une journée.

     

    J’ai tâtonné. J’ai souffert encore à cause des crevasses. Mais la peur des microbes m’a boostée.

     

    J’ai passé du temps sur le net à chercher des astuces et des remèdes anti-crevasses, et je n’ai pas hésité à continuer à donner des compléments à mon fils le temps de réussir à le nourrir seule correctement.

     

    J’ai trouvé des remèdes homéopathiques (arnica 5ch et phytolacca 5ch pour les crevasses et nitricum acidum pour les crevasses qui saignent le tout à raison de 5 granules 3 fois par jour), j'ai continué les applications de lanoline et de crème homeopathique au Castor Equi (recommandée par ma sage-femme).

     

     

    J’ai également parlé de mon échec avec le tire-lait avec la sage-femme qui m’a juste montré le bouton pour régler la puissance. Et oui, la fatigue m’avait tellement assommée que je n’avais même pas penser à vérifier les réglages !

     

    J’ai ainsi pu m’en faire un allier et stimuler réellement le sein le plus abîmé tout en le vidant.

    Les choses se sont donc peu à peu mises en place jusqu’à la nuit d’hier où j’ai découvert une boule douloureuse dans mon sein droit, le sein abîmé. 

     

    Impossible de le donner à Babyfae alors que les crevasses étaient presque parties. Il refusait de le téter car il était trop plein.

     

    Le matin j’ai donc passé une demi-heure à vider mon sein tout en appuyant sur la boule qui était en réalité un amas de lait qu’il fallait évacuer. 

     

    Verdict au moment de la tétée : bingo ! Babyfae a su le prendre sans souci.

     

    Pourquoi je vous raconte tout ça ? Sûrement pas pour vous faire culpabiliser. Je l’ai toujours dit l’allaitement est un choix personnel qui ne regarde que la maman.

     

    J’al personnellement vécu les témoignages ou photos d’allaitement des autres mamans comme des « agressions », des rappels de mon échec, de mon incapacité à donner le meilleur à mon fils. Ça avait marché pour elles mais pas pour moi. Pourquoi ?!

     

    Je ne voulais plus entendre parler d’allaitement alors pourquoi m’étaler dessus aujourd’hui ?

     

    Juste pour vous dire que toutes ces douleurs ne sont pas vaines et qu’elles peuvent être guéries. Que ça peut valoir le coup de s’accrocher car en étant bien entourée et en utilisant les bons remèdes on peut venir à bout des crevasses. Le tout étant de réussir à tenir jusqu’à la guérison et honnêtement je sais que c’est très difficile.

     

    Encore une fois je ne cherche pas à faire culpabiliser mais au contraire à donner de l’espoir aux mamans qui connaissent l’enfer des crevasses. On peut s’en sortir et au bout de quelques jours seulement (Babyfae a 10 jours aujourd’hui).

     

    Et on a aussi le droit d’abandonner soit définitivement soit pour mieux repartir. Si on regrette notre décision ou si les circonstances changent. Ce n’est pas définitif comme le font entendre les personnes qui nous entourent à la maternité. Il suffit juste de se faire confiance, de s’accorder le temps nécessaire et ça viendra.

     

    Concernant les compléments, on entend souvent que ça peut ruiner un allaitement, qu’il faut à tout prix éviter. Que ce n’est pas nécessaire. 

     

    J’ai vu 3 de mes fils maigrir de jour en jour en attendant la montée de lait. Même en tétant régulièrement la perte de poids ne s’arrêtait pas. Les 3 ont eu des compléments et ont ainsi pu se remplumer.

    Et pour les 3 ça ne m’a pas empêché de revenir ensuite rapidement à un allaitement exclusif, même en les ayant donnés au biberon.

     

    Je ne vous dis pas de le faire, je vous dis juste que les choses ne sont pas simplement toutes blanches ou toutes noires. Et il faut parfois savoir nuancer pour ne pas renoncer ou pour gagner en sérénité.

     

    J’en profite aussi pour vous faire part d’un constat sur la lanoline. Je pensais que toutes les lanolines bio se valaient. J’avais acheté la Dodie mais elle ne m’a pas empêchée d’avoir des crevasses, elle a juste réhydraté les mamelons après les tétées mais sans réellement les guérir. 

    À la fin du tube j’ai donc changé pour revenir à la Lansinoh que j’avais utilisée pour mes premiers allaitements et au bout d’une application les crevasses se résorbaient ! Je continue de l’utiliser systématiquement après chaque tétée et je n’ai plus rien après seulement 2 jours.

     

    Je ne sais pas si c’est juste cette lanoline ou avec l’effet combiné de l’homéopathie mais toujours est-il que c’est guéri. Et je précise que je ne suis pas sponsorisée, c’est un produit que j’ai acheté moi-même. Et je suis d’ailleurs convaincue que si j’avais échappé aux crevasses jusqu’à cet allaitement c’est grâce à cette lanoline en particulier. 


    1 commentaire
  • 4 consonnes et 3 voyelles...

     

    Depuis la naissance de Babyfae, vous êtes plusieurs à m'avoir demandé quel était son prénom. Je n'ai pas souhaité l'annoncer directement sur ma page facebook car il a une symbolique assez particulière pour moi.

    Dans cet article, je vous déjà avais expliqué le pourquoi du choix de Babyfae comme pseudo et le choix de son prénom prend racine dans cette même explication.

    Ce bébé que nous n'attendions pas, que nous n'étions pas sensé avoir, que nous ne pouvions pas avoir, a trouvé sa place au creux de mon ventre et désormais au sein de notre famille.

    J'ai toujours vu cette grossesse comme un cadeau et je reste persuadée que ce n'est pas un hasard, qu'il devait venir à notre rencontre et qu'il a énormément de choses à nous apporter.

    Alors quand nous avons commencé à chercher le prénom, je voulais au fond de moi qu'il représente toute la magie de son arrivée.

    Avec Dad en Vrac, nous n'étions d'accord que sur un prénom, prénom qui est d'ailleurs le deuxième d'Electroboy. Au bout du 4ième garçon, le choix est plus compliqué, surtout quand on souhaite un prénom classique et intemporel.

    J'ai tout de même épluché une tonne de sites avec des idées de prénoms afin d'être sûre que nous ne choisirions pas ce prénom par défaut.

    Au fur et à mesure de mes recherches, je me suis penchée sur la signification des prénoms et j'ai alors su que nous ne pouvions pas en choisir un autre.

    Dieu guérit 

    Rapha (guérit) El (Dieu)

    Raphaël

    Je pense que je n'ai pas besoin de vous détailler d'avantage pourquoi il lui va si bien.

    Je l'appelle mon guérisseur car depuis le jour où nous avons appris qu'il s'était invité dans mon ventre, il n'a eu de cesse de m'apprendre de nouvelles leçons de vie.

    Il m'a appris :

    - que rien n'est impossible et que la fatalité n'existe pas

    - que l'impatience ne sert à rien et que l'attente est toujours récompensée

    - à dépasser mes limites en terme de douleur

    - à savoir lâcher-prise afin de mieux repartir et de mieux réagir

    Et je me laisse guider car il est la preuve que tout peut arriver.


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