• J'ai toujours l'impression de te délaisser au profit de Big Brother ou Babyglu qui sont plus en demande que toi.

    Je culpabilise à chaque fois que tu pleures et que je dois te faire attendre car je suis déjà prise.

    Je culpabilise chaque fois que Babyglu te réveille la nuit et que, tentant désespérément de le calmer, je dois te demander d'attendre ou appeler ton père pour qu'il te prépare ton biberon.

    Je culpabilise chaque fois que je repose Babyglu dans son lit après avoir lutté pour le rendormir et que je ressors de votre chambre, usée et te laissant attendre, mais en sachant que papa arrive avec ton biberon.

    Je culpabilise chaque fois que j'ose m'énerver contre toi qui proteste si rarement (mais aussi si énergiquement !!) car ma patience a déjà été usée par Big Brother en pleine crise d'opposition et Babyglu en mode vampire.

    Tu sembles avoir moins de besoins ou plutôt moins d'urgences et tu ne sembles pas malheureux bien au contraire. Tu quittes rarement ton sourire si radieux et d'ailleurs la plupart des gens que l'on rencontre sont étonnés de te voir si amical avec eux. 

    Mais je me suis toujours dit que j'en ferai autant pour l'un que pour l'autre et dans le fond, je sais que ça n'est pas possible mais ça reste dur à accepter. 

    Vous êtes 3 enfants différents avec des besoins différents et je fais le maximum pour répondre à tous. Mais tu demandes moins et le déséquilibre est là. Je pense qu'il n'est que pour moi finalement. C'est peut-être moi qui n'accepte pas que tu aies moins besoin de moi que tes frères. Et pourtant Dieu sait que je me sens souvent accaparée par toutes vos demandes ! C'est probablement l'esprit de contradiction des mères qui veut ça ou alors celui des gémeaux qui sait ? Peu importe de toute façon, ce que je veux que tu saches c'est que je t'aime du plus profond de mon âme. Tu es ma merveille, mon bébé sourire et j'aime tous ces petits moments de câlins et de jeux rien que tous les deux. Ces moments qui me donnent l'impression de rattraper ce temps qui défile si vite et qui me manque cruellement. Ce temps qui semble souvent m'échapper, d'autant plus avec toi qui aime rester paisiblement dans ton coin. 

    Tu es calme, serein et tu peux rester un moment à jouer sans avoir besoin de qui ou quoi que ce soit. Et tant qu'on ne te dérange pas, tu gardes cette sérénité et cette joie de vivre.

    J'ai parfois l'impression que tu savoures d'autant plus la vie qu'elle a commencé douloureusement à cause de ce maudit reflux qui te faisait souffrir et t'empêchait de prendre du poids. Ce maudit reflux qui creusait tes côtes, tes joues mais aussi tes tempes. Et pourtant, je n'oublierai jamais que même dans ces moments de souffrance, entre deux crises, tu souriais. Tu affrontais, et tu affrontes toujours d'ailleurs, la douleur avec bien plus de courage et de force que certains adultes.

    Je suis si fière d'être ta maman et celle de tes frères et je veux que jamais tu n'oublies ça. Te le dire ne sera peut-être pas suffisant c'est pourquoi je te l'écris et te l'écrirai encore, je t'aime mon fils, ma vie.

    Mon bébé bonheur


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  • J'ai toujours su que ta naissance avait été difficile. Pas pour moi car mon accouchement s'est très bien passé mais pour toi. Tu était en siège et ça n'était pas anodin, tu n'étais pas prêt à naître. C'était d'autant plus flagrant que vous étiez deux et que Babycool, qui est né tête en bas était bien plus serein que toi.

    J'ai donc souhaité t'aider à surmonter ça et je cherchais constamment des remèdes ou solutions miracles. Nous avons rencontré ensemble un homéopathe qui t'a prescrit un traitement qui s'est rapidement avéré inefficace puisque qu'il ne faisait qu'apaiser tes symptômes sans soigner la cause de tout ça. Nous avons également été chez l'ostéopathe qui a été très surprise de rencontrer un bébé si angoissé à même pas 2 mois.

    J'ai ensuite testé des sirops homéopathiques puis des fleurs de Bach mais là non plus rien n'était efficace. J'étais à court d'idées, et malheureusement de patience, au bout d'un peu plus d'un an sans nuit complète. 

    J'ai toujours renoncé à te laisser pleurer car je sais que tes pleurs, comme tous les pleurs de bébé, ne sont pas anodins et expriment un besoin. 

    Aujourd'hui, nous sommes allé chez le psychologue pour Big Brother et j'en ai profité pour parler de toi. Je voulais juste savoir si ces nuits hachées pouvaient être un signe de précocité. Big Brother a mis très longtemps à faire ses nuits car il était également angoissé (et l'est toujours d'ailleurs !). C'est peut-être une pensée ridicule mais j'avais besoin de comprendre, de chercher une solution ailleurs puisque jusqu'à présent aucune ne s'est montrée efficace. Je pense avoir aussi été influencée par le fait qu'il vous avait trouvé Babycool et toi très éveillés pour votre âge. Et comme tout le monde, à chaque visite, il a été surpris par ton regard si sérieux. A tel point qu'il nous a même dit que si on te mettait sur YouTube tu ferais un carton !!

    Le psychologue m'a expliqué qu'il est impossible de faire le rapprochement entre des problèmes de sommeil et la précocité mais qu'un bébé qui pleure, "ça n'est pas normal". 

    Et sans que je ne lui parle de ta naissance, il m'a donné un conseil qui pouvait, d'après lui, paraître ridicule mais qui a été pour moi un grand soulagement. Il y avait encore quelque chose à essayer !

    Il m'a expliqué que, quand aucune solution ne semble efficace, il faut remonter à la source, à la naissance, qu'il fallait la revivre afin d'essayer de comprendre et améliorer ce qui n'allait pas. Et pour cela, il m'a conseillé de t'emmener dans une piscine chauffée ! Effectivement au premier abord ça peut paraître étrange mais quoi de plus proche que le liquide amniotique qu'une baignade dans les bras de sa maman dans une piscine chauffée ?

    Je ne sais pas encore si c'est efficace mais ça vaut le coup d'être essayé. D'autant plus que ça rejoint ma toute première idée ; de ta naissance découlent tes troubles du sommeil.

    Tu ne peux pas t'imaginer à quel point je me sens soulagée et heureuse de voir qu'un spécialiste est du même avis que moi et qu'il m'apporte une solution nouvelle.

    D'entendre que j'ai eu raison de ne pas te laisser pleurer (ni tes frères d'ailleurs) et que tu as besoin d'être rassuré. Je le savais, je savais tout ça, mais à force je perdais confiance, patience et foi en mon ressenti.

    Toi et moi nous allons donc nous retrouver dès demain, tous les deux dans le grand bain, afin de revivre ensemble cette naissance si traumatisante. Et je te promets d'écouter tes silences, tous ces mots / maux que tu ne peux pas encore me dire, et qui ont pourtant besoin de sortir, pour que tu puisses trouver une certaine sérénité. 

    Je t'aime ma bouboule d'amour.

    Le soulagement

     


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  • La PMI, amie ou ennemie ?

    Illustration Sophie Anfray

    Il y a quelques mois, la peur, les doutes et la fatigue ont pris le dessus. J'avais peur de reproduire, de me laisser emporter par cette violence subie et ancrée en moi et qu'elle devienne incontrôlable à cause de la fatigue.

    Je n'avais alors (et n'ai toujours pas d'ailleurs !) passé aucune nuit complète depuis la naissance des jumeaux, aucun moment de répit ni de repos, une vie sociale quasiment inexistante et je me sentais piégée dans mon rôle de mère. Concrètement, j'avais surtout peur de blesser mes enfants que sa soit physiquement ou moralement. Peur de perdre le contrôle et de devenir ce parent violent que j'ai tant connu.

    Mais j'ai beaucoup de mal à lâcher prise, je ne sais pas déléguer et j'ai un mal fou à reconnaître que demander de l'aide ne fait pas de moi une mauvaise mère.

    En désespoir de cause, j'ai tout de même contacté la PMI pour rencontrer une psychologue et essayer d'extraire toutes ces violences passées qui refont surface et toutes ces craintes qui me hantent.

    Mais la contrepartie de passer par la PMI (en lien avec le CMPP) c'est qu'ils veulent rencontrer les enfants pour m'aider, me soutenir et les voir dans leur environnement. J'ai longtemps refusé ces visites car je voyais ça comme une intrusion et j'avais peur qu'ils me cataloguent de mauvaise mère ou d'incapable et qu'ils me retirent mes enfants.

    Je vous rassure, je ne bats pas mes enfants et je n'ai rien à cacher ! Je crie (malheureusement), je perds patience, je pleure mais je ne reproduis pas, j'ai juste peur que ça soit inné et qu'un jour ou l'autre ça prenne le dessus sur les principes d'éducation positive que j'essaie de mettre en place.

    J'ai donc fini par accepter afin de ne pas perdre mon suivi. Les puéricultrices étaient deux. Une jeune assez sympathique et à l'écoute et une autre, proche de la retraite et du genre bourrue.

    Elle m'a demandé si Big Brother faisait des caprices dans les magasins et je lui ai expliqué que c'était très rare puisqu'on lui avait créé une liste sur laquelle nous notons les jouets qui lui plaisent. Il a donc rapidement compris qu'il ne peut pas tout avoir tout de suite mais nous demande de le noter sur sa liste, ce qui évite les crises. Chose dont je suis pour une fois assez fière. Mais elle ne l'entendait pas de cette oreille et m'a dit que ça la dérangeait que mon fils ne connaisse pas la frustration !

    Cela faisait 5 minutes que nous étions en RDV et elle remettait déjà en cause quelque chose qui est pour moi une réussite ! Qui plus est, je peux vous assurer qu'il connaît la frustration et sait parfaitement nous le montrer !!!

    Ensuite, elle est passée aux twinny babies et a décrété que Babyglu, qui ne se déplaçait pas encore (alors que Babycool rampait déjà) n'était pas à l'aise avec son corps et était en retard. Il avait 9 mois, savait se mettre en position de 4 pattes mais c'est un bébé qui a besoin de se rassurer avant de se lancer. Et puis chaque enfant va à son rythme non ? D'ailleurs, une semaine plus tard il démarrait le 4 pattes, se levait dans la foulée et commençait ses premiers pas en se tenant aux meubles ! Pour un bébé pas à l'aise avec son corps c'est plutôt pas mal non ?

    J'ai donc refusé les rencontres suivantes. Mais sur l'insistance de ma psy, j'ai accepté une autre rencontre avec une autre puéricultrice. J'étais donc de bonne volonté et je me disais que ça serait différent.

    Effectivement cette autre puéricultrice était plus sympathique. Mais elle a tout de même fini par remettre en cause mon organisation. "Vous devriez leur donner à manger chacun leur tour et non en même temps. Vous en mettez un dans sa chaise et l'autre dans le parc." Bien sûr, je vais laisser pleurer un de mes fils affamé face à son frère en train de manger ! Elle estimait que ça n'est pas bien pour moi de donner à manger aux deux en même temps mais pour moi c'est juste normal et c'est comme ça que je fais depuis le départ et surtout ça roule pour tout le monde !

    "Babyglu doit comprendre que la nuit c'est fait pour dormir et non pour manger." Effectivement Babyglu se réveille toujours plusieurs fois la nuit et souvent c'est un biberon de lait qui le calme. Mais je sais surtout qu'il ne se réveille pas pour manger mais pour être rassuré. C'est un angoissé et il en a besoin. Je ne vais pas aller à l'encontre de ses besoins car une spécialiste qui l'a vu 30 minutes et ne sait rien de lui m'a dit de le faire ! Elle a d'ailleurs répété plusieurs fois que c'était juste des caprices. Le mot que je déteste le plus quand on parle d'un bébé !

    D'ailleurs pour elle, Babycool qui refusait de manger sa compote, c'était aussi un caprice. Il n'a pas le droit de ne pas avoir faim tout simplement ?!
    Les bébés n'ont pas 36 façons de s'exprimer. Ils ne peuvent pas dire ce qui ne va pas mais peuvent nous le faire comprendre et ce moyen est bien souvent les pleurs ou un changement d'attitude. Mais ça n'est en rien un caprice. Un bébé n'est pas manipulateur comme certains le pensent. J'avais envie de lui parler de l'exercice d'Isabelle Filliozat. Elle explique que tant qu'un enfant n'est pas capable de dire qu'il met le triangle dans la forme du triangle par exemple, c'est qu'il n'a pas la capacité de faire des caprices.

    Est ensuite venu le sujet de la tétine. Babycool et Babyglu sont deux tututes addicts mais ce sont aussi deux bébés avec des reflux et le fait de téter les apaise. Mais selon elle, la tétine provoque un retard de langage et je ne devrais pas leur laisser attacher en permanence. Mais encore une fois, elle ne passe pas ses journées avec eux et ne sait donc pas que si ils ne veulent pas de leur tétine ils ne la prennent pas ! Et que ça ne les a pas empêché de prononcer leurs premiers mots depuis plusieurs mois déjà. Elle ne sait pas non plus que nous avons toujours repris Big Brother quand il parlait avec son biberon dans la bouche afin qu'il n'ait pas de défaut de prononciation.

    Bref, ce roman pour dire que, ces puéricultrices de la PMI étaient sensées m'aider mais leurs remises en causes m'ont juste fait douter d'avantage de mes capacités de maman ! 
    J'y repense sans cesse depuis leur dernière visite et je me remets de nouveau en question. Je ne dis pas qu'elles ont tort sur tout bien évidement mais je pense qu'il y a un fossé énorme entre la théorie et la pratique et que chaque enfant est unique. On ne peut donc pas appliquer des généralités comme ça sans les connaître !

    J'ai toujours fait en sorte de m'adapter à chacun de mes fils car ils ont chacun leur caractère avec leurs propres besoins. Mais si je les écoute je dois simplement suivre des généralités édictées par je ne sais qui et qui ne correspondent aucunement à mes principes. Je ne suis pas d'accord et pourtant elles m'ont mis le doute ! Est-ce que finalement je fais bien ? Est-ce que mes enfants parleront "à temps" ? Est-ce que je dois revoir toute mon organisation qui roule plutôt bien ? 
    Non, bien sûr que non, et je le sais au fond de moi mais le doute est là. Elles représentent le savoir en matière d'enfants et je pense que comme toutes ces marques qui donnent des conseils ou des méthodes d'éducation en les présentant comme idéales, elles peuvent influencer les parents vers une voie qu'ils ne souhaitaient pas prendre à l'origine, ou comme pour moi leur donner des doutes.

    Je n'ai rien contre la PMI mais je dis juste que leurs méthodes ne me correspondent pas et ne peuvent pas correspondre à tous les parents. Et il faut savoir se détacher de leurs propos et de leurs solutions si ça n'est pas ce que l'on souhaite pour nos enfants. 
    Nous sommes les seuls à les connaître réellement.


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