• Pince à déchets Buki

     

    Vous vous souvenez il y a quelques semaines je vous ai présenté la pince à déchets de Buki.

    Après l'avoir essayée d'avantage, je souhaitais revenir dessus afin de vous parler de sa durabilité et de son impact auprès des enfants.

    Pour rappel, la marque indique que la pince s'adresse aux enfants de 6 ans et plus mais personnellement je trouve que même avant elle peut être donnée à un enfant tellement elle est simple d'utilisation.

    La poignée n'oppose aucune résistance quand on appuie dessus et la pince s'ouvre très facilement et peut porter des objets jusqu'à 5kg. 

    Comme je vous avais dit dans mon post précédent, elle est donc même parfaite pour m'éviter de me pencher et ainsi préserver mon dos "en mousse" comme l'appellent mes fils happy

    Elle a une longueur de 80cm et n'est pas réglable mais elle marche tout aussi bien quand on la tient droite que quand on la tient penchée. Ce n'est donc pas un souci pour un enfant de petite taille par exemple. Et cela permet à un adulte de s'en servir et je mesure 1m73 donc elle peut durer très longtemps.

    Vous savez que je sensibilise mes enfants à l'écologie depuis leur plus jeune âge. A la maison nous limitons les déchets et nous avons expliqué aux enfants pourquoi il était important de le faire.

    Ils savent également qu'un déchet à sa place dans une poubelle et pas n'importe laquelle car ils maîtrisent le tri sélectif. A la maison nous avons un composteur, une poubelle de recyclage classique (et depuis cette année nous pouvons y mettre beaucoup plus de déchets) et une poubelle ménagère.

    Ils savent donc qu'un déchet n'a rien à faire par terre et sont les premiers à faire la remarque quand ils en trouvent un au sol. La pince leur a beaucoup plu car je vous avoue que j'avais du mal à les laisser ramasser des déchets avec les mains, même avec des gants. Oui je suis légèrement parano sarcastic

    D'ailleurs la pince est livrée avec une paire de gants, ils ont donc une double protection quand ils ramassent les objets.

    Sur facebook on m'a opposé le fait que ça leur apprenait à ramasser les déchets des autres mais personnellement je ne le vois pas comme ça. Ça leur apprend que tout le monde n'est malheureusement pas encore sensibilisé au sort de la planète et que c'est à nous d'agir pour la préserver et éveiller les consciences. 

    Il ne suffit pas de se dire "c'est pas moi qui l'ai jeté ce n'est pas à moi de le ramasser". Ce n'est pas faux dans un sens et il y a des agents de la ville qui sont payés pour le faire mais est-ce une raison pour ne pas participer ? Je peux d'ailleurs vous assurer que lorsqu'un agent de la ville a croisé les garçons avec leur pince et les a vu faire son travail, il était très reconnaissant et m'a même remerciée d'apprendre cette propreté à mes enfants.

     

    Car je considère que c'est un geste pour la planète mais aussi un geste de respect envers ces employés qui doivent faire ce travail parce qu'encore trop de personnes manquent de civisme.

    Il n'y a qu'à voir actuellement avec la nouvelle pollution engendrée par les masques et les gants que les gens se permettent de jeter n'importe où, même juste à côté d'une poubelle. Se protéger c'est bien mais il n'est pour autant pas question de ne pas penser à protéger les autres. Pensez à tous ces agents qui doivent ramasser ces déchets potentiellement contaminés.

    Tout ça pour vous dire que cette pince est devenue indispensable chez nous et elle accompagne nos balades au parc. Les garçons l'utilisent chacun leur tour (ils ont tous une paire de gants de jardinage) et ils ne touchent jamais les déchets car celui qui attrape le déchet avec la pince le dépose dans un sac tenu par ses frères. Aucun contact direct donc.

    Dans la boite de la pince, il y a également un livret pour apprendre à faire du compost, une mangeoire à oiseaux ou qui rappelle la durée de vie des déchets dans la nature (entre autres choses) :

    Pince à déchets Buki

     

    C'est vraiment un "jouet" que je recommande à toutes les personnes souhaitant agir sur le sort de la planète et souhaitant transmettre ces valeurs à leurs enfants


    1 commentaire
  • Quand les gens apprennent que Big Brother est diagnostiqué HP, les réactions sont multiples. Parmi elles, il y a le parent jaloux ou concurrentiel qui affirme que son enfant l’est également (et c’est parfois le cas je ne dis pas le contraire) ou celui qui s’extasie en disant qu’il est, et que nous sommes, chanceux car il aura un parcours scolaire sans failles et fera ce qu’il veut. Alors oui certains HP sont comme ça mais pas tous, et pas le notre.

    Déjà j’insiste sur le fait que c’est un psychologue qui a posé ce diagnostique et qu’en aucun cas nous ne l’avons consulté dans ce sens. La première fois que nous l’avions vu c’était pour un problème tout autre quand Big Brother avait 2 ans et demi, un problème de lâcher-prise pour aller aux WC. Qui aurait pu penser que cette première consultation nous pousserait à tant d’autres ? 

    J’insiste également sur le fait que jamais je ne mets en avant cette particularité, sauf ici où je me permets de l’évoquer plus facilement et sans prétention aucune, bien au contraire. J’en parle aux gens quand on me pose des questions sur Big Brother et que celle-ci nécessite d’être abordée.

    Ce que la plupart des gens ne savent pas c’est que le HP n’est pas toujours un cadeau, c’est d’ailleurs la première chose que nous avait annoncé le psy en même temps que son diagnostique et je n’aurais jamais pu deviner à quel point il avait raison !

    Les gens pensent réussite scolaire, facilités d’apprentissage et parcours sans faille et ça peut l’être bien sûr mais il y a aussi énormément d’autres facettes et un risque important d’échec scolaire.

    Et oui, avoir des facilités d’apprentissage ne signifie pas qu’on ait envie d’apprendre ce qui nous est imposé ! Et c’est là que le bât blesse...

    Big Brother comprend énormément de choses, même trop pour son âge. Le psy utilise régulièrement l’image d’un moteur de Ferrari dans une cacahuète. Une grande puissance refrénée par un format trop petit.

    En gros une intelligence très développée mais pas toutes les clés pour l’utiliser. Car il faut savoir que l’évolution émotionnelle et l’expérience de vie sont toutes aussi importantes dans l’acquisition des compétences intellectuelles et sociales.

    Ce qui peut générer énormément de frustrations. Et oui, le Big Brother a grandit avec l’habitude de ne pas fournir d’efforts et quand il doit en fournir un légèrement plus important c’est pour lui un échec ! Si il n’y arrive pas instantanément c’est parce qu’il est un incapable et qu’il ne saura jamais le faire. Ce n’est bien entendu pas du tout la réalité mais c’est ce qu’il pense dur comme fer. Et dure comme fer est également sa détermination à ne pas essayer puisqu’il n’y arrivera jamais !

    Alors imaginez le nombre de ruses dont il faut user pour réussir à le faire travailler dans ces cas là ! Et user est le mot idéal parce que je peux vous assurer qu’on en arrive à ne plus savoir quoi faire pour l’aider. 

    D’autant plus que sa frustration le rend agressif verbalement, autant envers lui qu’envers les autres (surtout ses parents) et c’est épuisant d’en prendre plein la tête parce qu’il n’y arrive pas. Alors qu’en réalité c’est juste qu’il n’essaye pas pour ne pas se risquer de se confronter à un échec. 

    Et tous les encouragements possibles ne changent rien car il les démonte aussitôt, persuadé qu’il est de ne jamais réussir. Il se veut infaillible et le moindre effort est une faille pour lui.

    Alors parfois il ne veut pas travailler et le montre à force de cris, de larmes et de portes qui claquent ou parfois en répondant la première chose qui lui passe par la tête pour pouvoir répondre « Tu vois ! Je sais pas faire ça je suis trop débile ! » quand on lui dit qu’il s’est trompé (même en y mettant les formes).

    Big Brother a toujours eu un fort besoin de réassurance, de réconfort et d’encouragements, ce que nous avons fait pendant de nombreuses années et que nous faisons encore bien sûr. Mais parfois c’est tellement épuisant de lui répéter toujours les mêmes choses sans résultat, qu’on finit par perdre patience et dire le contraire de ce qu’on pense.

    Alors oui j’avoue, de colère et de frustration (je ne suis pas parfaite non plus !) je lui ai déjà dit qu’il avait raison et qu’il n’y arriverait jamais car je n’en pouvais plus de me battre avec lui pour un malheureux exercice !

    « Un malheureux exercice » pour moi, un risque trop important d’échec pour lui. Difficile d’être sur la même longueur d’onde quand on sait qu’il sait le faire mais qu’il ne veut « simplement » pas s’y risquer.

    Les encouragements ne fonctionnent pas, le soutien non plus et les menaces encore moins. Et oui, la patience et la gestion de la frustration face à lui ne font pas partie de mes qualités.

    Il a le don de me faire exploser, de me mettre dans le même état que lui, celui dans lequel je lui reproche d’être... 

    Si il n’arrive pas à faire un exercice et que je ne lui donne pas la réponse, son échec est de ma faute. Car oui, selon lui, je le fais exprès pour le torturer, si si. Tout comme sa maîtresse qui est si nulle quand elle lui donne des devoirs qui ne lui conviennent pas. Les maths c’est ok, il adore. Mais le français n’y pensons même pas ! C’est une conspiration pour le rendre fou ! Et j’exagère à peine malheureusement.

    D’ailleurs sa maîtresse est « tellement nulle » qu’en cette période de confinement, elle a pensé à lui trouver des exercices à faire en ligne tout en le dispensant de faire les cours classiques. Mais non en réalité elle a prévu ça parce que c’est beaucoup plus dur que ce qu’il fait habituellement !! Quel sadisme...

    J’ai souvent l’impression qu’il refuse toute l’aide que chacun veut lui apporter car il a décrété que non il n’apprendrait pas ces choses là.

    Et je peux vous garantir que c’est psychologiquement éreintant. D’autant plus en cette période si particulière. Alors clairement pour les cours et les exercices actuellement, on fait ce qu’on peut. D’autant plus qu’il n’est pas seul et que je sature de devoir tout le temps prendre des pincettes avec lui, d’ailleurs en ce moment je n’arrive plus à en prendre.

    Big Brother est probablement trop « perturbant » pour moi. Il peut être aussi détestable qu’adorable et je ne sais jamais sur quel pied danser avec lui. A tel point que je sens que je suis sur la défensive.

    Il peut tout aussi bien nous hurler dessus tel un ado en crise que nous sauter dessus pour faire un câlin et j’en suis au point où je trouve les deux options agressives.

    Ce que j’avais envie de décrire ici c’est que le HP est souvent loin d’être une bénédiction car ce n’est pas juste un enfant « précoce » qui a des facilités d’apprentissage ou de l’avance sur son âge. D’ailleurs, de nos jours le terme « précoce » est souvent utilisé à tort et à travers. C’est bien plus complexe que ça et personnellement je me serais bien passée de découvrir ce monde.

     

    De l'autre côté du haut potentiel


    votre commentaire
  • Depuis mon retour à la maison, vous êtes plusieurs à m'avoir demandé si Babyfae avait repris l'allaitement. C'est vrai que je n'ai pas encore évoqué ce sujet car je devais d'abord accepter cette phase pour en parler.

    Durant mon absence, Dad en Vrac a géré comme il a pu et il a totalement géré surtout avec Babyfae.

    Le premier soir, Babyfae a hurlé devant la porte d'entrée en attendant mon retour, puis a pleuré pendant plus d'1h car il était en colère et perturbé par mon absence et l'absence de tétée.

    Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. J'avais beau l'avoir préparé à mon hospitalisation depuis un bon moment, les conditions ont fait que je suis partie précipitamment en lui disant la veille au soir que mon opération était encore reportée. 

    Son père a donc du se montrer très à l'écoute pour qu'il puisse dormir sereinement et compenser l'absence de tétées, Babyfae refusant toujours tout type de biberon (du moins avec nous) et peu importe ce qu'on met dedans. 

    Nous avons donc pu constater que Babyfae réussissait à dormir sans le sein et à compenser ses tétées par de l'eau et à manger. Il y a bien sur eu quelques réveils nocturnes à gérer, et il y en a toujours, mais dans l'ensemble ça se passe plutôt bien (vive le cododo !).

    Donc pourquoi je n'ai pas repris l'allaitement puisque ça me tenait tant à coeur et j'étais ravie d'apprendre que je pourrais continuer à allaiter après mon hospitalisation ?

    Tout simplement parce que j'ai réalisé que je ne suis pas la seule à décider et que je me suis déjà trop imposée. 

    J'ai beaucoup dit que Babyfae est MON bébé sans toutefois réaliser que j'avais en effet tendance à me l'accaparer, comme si j'étais son unique parent. 

    Il est un tel miracle pour moi que j'ai eu beaucoup plus de mal à le partager que ses frères. C'est assez difficile à expliquer parce que mes enfants ne sont pas des objets que nous nous partageons bien entendu mais je pense que je me suis laissée envahir, au point de négliger la place de Dad en Vrac.

    J'ai vraiment l'impression que mon absence l'a aidé à réinvestir son rôle de père avec Babyfae, ils sont plus proches, il répond mieux à ses besoins (forcément avant j'étais trop envahissante) et c'est beau à voir.

    Alors quand il m'a demandé de ne pas reprendre l'allaitement, je n'ai pas pu lui refuser car je sais qu'il a tout fait pour aider au sevrage de Babyfae et qu'il aurait vécu la reprise de l'allaitement comme un échec de sa part, comme si ce qu'il avait fait n'avait servi à rien, comme si il n'avait pas la même importance que moi. 

    Et il est tout autant son père que moi je suis sa mère, je lui devais bien ça après avoir fait la sourde oreille un bon nombre de fois quand il me demandait d'arrêter.

    Je précise tout de suite que Dad en Vrac n'est pas anti-allaitement, bien au contraire même, mais il est très pudique et a du mal avec la notion d'allaitement long, surtout à cause des regards et des réactions que ça peut susciter.

    Je précise également que Babyfae a parfaitement compris la situation et ne réclame pas vraiment de tétée. D'ailleurs quand il est venu me voir à l’hôpital, il a tirer sur mon pull en disant "mam mam" mais quand son père lui a donné un biscuit, ça lui a suffit. Quand il a soif il a gardé tendance à venir vers moi en faisant ce même geste mais il accepte un verre d'eau à la place.

    La seule chose que je regrette c'est de ne pas avoir pu faire de dernière tétée en sachant que ça serait la dernière mais j'en avais eu un aperçu lors de ma première hospitalisation annulée pour cause de laryngite donc ça fera l'affaire !

    Le principal n'étant pas ce qui n'a pas eu lieu mais tous ces beaux moments que nous avons vécus et qui arriveront encore et encore.

    Quoi qu'il en soit, je suis très fière de notre parcours, de cet allaitement abandonné au bout de 3 jours et qui a finalement duré 13 mois. Le plus long de mes 4 allaitements et en dépit des quelques tracas que je n'avais pas rencontrés pour les autres, ça a été le plus facile et le moins "contraignant" (dans le sens montées de lait intempestives ou engorgements après une journée de travail ou comme ici en fin d'allaitement). 

    Je suis fière de moi, je suis fière de Babyfae et je suis fière de mon mari, bref je suis fière de NOUS.

    Une page se tourne


    votre commentaire
  • Si il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c'est de passer pour ce que je ne suis pas. Je n'aime pas qu'on me fasse des compliments pour des choses qui ne me paraissent pas justifiées, tout comme je n'aime pas les critiques qui concernent des choses que je pense bien faire.

    Ce n'est peut-être pas très clair pour vous mais en tant qu'hypersensible, j'ai un sens aigu de la juste vérité, de la conformité des choses, sens que je retrouve fortement chez Big Brother et qui m'agace fortement par moments...

    Faites ce que je dis pas ce que je fais...

    Et justement, moi qui ai tant parlé d'éducation bienveillante, qui me suis tant penchée sur le sujet avec l'espoir que m'entourer de livres de conseils m'aiderait à me réajuster, je ne peux que vous dire aujourd'hui que je me suis grandement trompée.

    J'apprécie les conseils prodigués, la plupart me paraissent justes mais comme tout conseil ils ne s'appliquent pas à chacun et chez mes enfants beaucoup de choses ne fonctionnent pas. Mais au lieu d'accepter ceci, j'ai forcé, forcé et encore forcé parce que si ça ne marchait pas c'était forcément de ma faute !

    Le problème vient de moi à la base et ça j'en suis consciente. L'éducation que j'ai eue et les violences verbales et physiques que j'ai subies ont laissé des séquelles importantes, des séquelles qui prennent souvent les rennes de mes réactions.

    Et je crie, je lève la main et il m'arrive encore trop souvent de frapper parce que je n'ai plus aucun contrôle sur mes enfants ni sur moi. Je perds ce contrôle quand le contrôle d'une situation m'échappe, mes mots dépassent ma pensée, ma main agit sans attendre l'ordre de mon cerveau et je culpabilise ensuite, restant dans une colère noire contre moi et contre mes enfants de m'avoir fait vivre ça.

    Alors que je sais bien entendu qu'ils n'y sont pour rien. Ils réveillent des pulsions en moi mais ça n'est jamais intentionnel.

    C'est moi l'adulte et c'est à moi de prendre le contrôle de mon corps et de ses émotions. Moi qui ai investi dans un tas de livres et de supports pour aider mes fils à comprendre et exprimer correctement leurs émotions, je leur demande quelque chose que je suis incapable de faire moi-même !

    Enfin, pas forcément incapable mais que je fais avec de grandes difficultés et encore trop souvent de la mauvaise manière. Et en toute franchise j'ai encore bien souvent du mal à démêler mes émotions, à savoir si je suis en colère ou frustrée ou si je suis triste et blessée.

    Et bien que j'entende encore "c'est normal, ça nous arrive à tous", je ne veux, je ne peux pas me contenter de ça ! Ce n'est pas parce que ça arrive à tout le monde que c'est normal ! Ce n'est pas comme ça qu'on peut changer les choses. Juste se donner bonne conscience. Et personnellement ma "bonne" conscience s'est fait la malle depuis un bail.

    Je ne cherche ni à me faire plaindre ni à m'auto-apitoyer, je continue de travailler sur moi, sur mes réactions, avec l'aide un psychologue spécialisé dans les traumatismes liés à l'enfance et je sais que j'y parviendrai un jour.

    Le chemin est long, bien trop long, et je me suis moi-même semé des embûches en me plongeant corps et âme dans un objectif que je suis incapable d'atteindre pour le moment : l'éducation positive.

    Au lieu de m'aider, ce courant m'a rendu encore plus mauvaise. Je ne dis pas qu'il est mal fait, à déconseiller ou que je le renie, pas du tout. Je dis juste que me concernant ça a ajouté une pression à une enfance non réglée et qui a besoin d'être évacuée. Ça a fait un conflit d'intérêt, un peu comme quand on installe 2 anti-virus sur un PC, les 2 s'attaquent et l'ordinateur ne se trouve donc plus protégé ! (référence geek bonjour !)

    En voulant guérir mon passé, mon enfant intérieur, je l'ai attaqué à base d'une bienveillance qui lui fait peur, une bienveillance qu'il n'a pas connue et voit comme une menace. Tout simplement parce que j'ai souhaité l'appliquer à mes enfants tout en m'oubliant, en oubliant qu'avant de pouvoir être bienveillante envers eux, il fallait que je le sois envers moi. Et pour le moment j'en suis toujours incapable.

    J'ai enfin compris qu'il faut que je sorte beaucoup de choses de moi-même, avant de pouvoir espérer comprendre convenablement mes enfants.

    Lors de ma dernière séance, j'ai montré au psy cet endroit qui me démange toujours, qui me donne toujours envie d'extirper un mal de moi, une boule de rage incontrôlable : le plexus solaire.

    Il m'a expliqué que cette sensation était signe d'une profonde tristesse, tristesse qui à priori serait enfouie sous les autres émotions qui se manifestent tel un mécanisme de défense.

    Il m'a également expliqué que je suis comme divisée en deux, une partie de moi étant la maman aimante et dévouée, l'autre étant les réminiscences de mon passé qui se manifestent pour me protéger. Sauf qu'à force d'avoir été utilisé, ce mécanisme de défense ne sait plus disparaître. Et il réapparaît à chaque moment de stress, peu importe qui est en face de moi.

    Il réagit avec cris, violence verbale et parfois gestuelle, comme pour dire "que personne ne m'approche je suis en danger et je ferai tout pour survivre ! ".

    Mon corps a gardé en mémoire ces signes de danger que j'ai vécu par le passé et aujourd'hui il ne sait finalement plus les traduire correctement. Le stress me déconnectant trop souvent de mon cortex pour laisser agir le cerveau reptilien, celui de la "survie", celui qui réagit au quart de tour au stress sans une réflexion réelle. (Vous pouvez voir le détail des 3 cerveaux dans ce lien).

    Le plus frustrant c'est de le savoir mais de ne pas encore réussir à gérer ces angoisses pour les rendre plus raisonnables et donc les traiter avec mon cortex.

    Tout ça pour vous dire que même si je partage énormément de choses positives que ça soit en matière d'éducation ou sur la vie de manière générale, je suis encore loin de me les approprier.

    Je vous les partage car j'y crois et c'est un but que je souhaite atteindre mais j'ai encore tellement d'étapes à franchir avant d'y parvenir. Et poster des messages encourageants, des méthodes bienveillantes et innovantes ça m'aide à me rappeler qu'il y a d'autres solutions.

    Cependant, je ne souhaite plus me laisser culpabiliser pas ces solutions, car cela me rend bien trop irritables et réactive. Je ne veux plus que ces solutions m'oppressent, je veux qu'elles m'éclairent et si pour ça je dois m'en éloigner ou accepter qu'elles ne sont pas faites pour notre famille, je le ferai désormais.

    J'essaye, si ça marche tant mieux et j'essaie de m'en rappeler pour le ressortir au moment opportun mais si ça ne fonctionne pas c'est tout simplement que nous ne sommes pas des machines sur lesquelles une seule et même méthode peut s'appliquer.

    Je m'excuse pour ce texte très brouillon car je vous sors ce que j'ai sur le cœur tel quel, parce que je ne veux pas passer pour ce que je ne suis pas. Je suis dans un bordel intérieur phénoménal, alors ne vous méprenez pas sur moi. 

    Je ne suis pas comme il faut, j'essaie juste de me réparer à la manière du Kintsugi, méthode japonaise qui consiste à recoller des céramiques cassées avec une jointure d'or, lui donnant plus de valeur qu'avant. Je veux faire des mes faiblesses une force.

    Je suis qui (?) je suis

     

     


    votre commentaire
  • « Vous êtes en burn-out maternel et vous ne tiendrez pas une année de plus comme ça. »

    Cette phrase est tombée, percutante, lors de ma dernière consultation chez le psy. Et avec elle un barrage a cédé en moi, laissant sortir un flot de larmes intarissables.

    Je me suis souvent posé la question du burn-out maternel pour expliquer mon comportement mais j’en arrivais toujours à la même conclusion. Ce n’était pas possible pour moi.

    Non pas que je suis mieux que les autres, mais justement les autres font mieux et sont donc plus légitimes à faire un burn-out.

    Alors quand le psy, un professionnel, a utilisé ce terme pour définir mon état, j’ai juste pleuré comme un bébé en pleine crise de décharge. Les cris en moins, mais avec ce sentiment que ça ne s’arrêtera jamais.

    C’est comme si il m’avait dit « vous avez le DROIT d’être fatiguée ».

    Et pourtant je ne fais rien d’exceptionnel, je ne fais rien de plus que ce que font des milliers de mères.

    Je ne suis pas la seule à être mère de famille nombreuse, ni la seule à avoir des enfants rapprochés, ni la seule à avoir des jumeaux, ni la seule à travailler, ni la seule à avoir un passé douloureux et une famille absente ou inexistante. 

    Et je ne suis sûrement pas la seule à cumuler tout ça non plus. 

    Vous voyez, je ne suis qu’une « femme » banale à la vie banale. Alors pourquoi serais-je en burn-out ?

    Déjà pourquoi avoir écrit « femme » entre guillemets ? Tout simplement parce que c’est un terme que j’ai toujours beaucoup de mal à utiliser pour moi. Je ne me vois pas vraiment en tant que telle mais plutôt en tant que « fille évoluant dans un monde d’adulte ». 

    Je vais pourtant avoir 34 ans et je n’ai aucun souci avec mon âge, je ne suis pas du genre « Oh mon Dieu j’ai un an de plus je vieillis ! ». Honnêtement ça ne me fait rien du tout. Mais « femme » ça fait tellement adulte.

    C’est d’ailleurs peut-être pour ça que je n’ai jamais cru le burn-out maternel possible pour moi, c’est un truc d’adulte justement.

    Et pourtant vendredi j’ai réalisé à quel point il avait raison et à quel point j’avais besoin de l’entendre.

    D’ailleurs maintenant je sais que c’est ça qui bloque mon travail sur moi.

    Le psy me l’a d’ailleurs confirmé, je ne pourrai pas progresser tant que je ne me serai pas reposée pendant 15 jours sans les grands.

    « J’ai en face de moi une femme fatiguée, une femme lessivée. Quand vous êtes-vous reposée en pensant uniquement à vous pour la dernière fois ? »

    Alors en théorie ça me ferait énormément de bien 15 jours sans les grands et j’y serais même prête. Mais en pratique on fait comment quand on a pas de famille pour prendre le relais ?

    Quand les colonies ne prennent qu’à partir de 6 ans et que de toute façon Big Brother refuserait d’y aller car il serait seul et sans repères pendant trop longtemps ?

    J’ai besoin de me reposer certes mais si c’est pour angoisser pendant 15 jours ça sera tout sauf du repos.

    J’ai toujours fait face et aujourd’hui je m’aperçois que ça n’était qu’une façade pour ne pas montrer mes faiblesses au monde. « Face », « façade » des mots à l’étymologie identique d’ailleurs...

    Pour ne pas entendre « Tu les as voulu, tu les assumes. » Phrase que je n’ai en réalité entendue que dans ma tête, prononcée par moi-même. 

    Et c’est vrai, je les ai voulus, tous tellement voulus, même ce bébé surprise qu’est Babyfae. Je l’ai voulu dès que j’ai su qu’il était là et sûrement même avant puisque j’avais rêvé d’une grossesse classique. 

    Alors comment ne pas assumer ? Ou plutôt comment assumer de ne pas être à la hauteur ?

    « Vous êtes une traumatisée et Big Brother, inconsciemment, ravive vos traumas. Comme si on allumait une allumette au visage d’un rescapé d’un incendie. »

    Est-ce que c’est ce trauma qui accentue la difficulté ? Ou est-ce que c’est moi qui ne suis pas à la hauteur ? Ou est-ce que c’est juste vraiment la chose la plus difficile au monde d’être parent ?

    Est-ce que c’est difficile parce que je me mets la pression ? Ou parce que je suis instable ? 

    Est-ce que je pourrais réussir à sortir un jour de ce cercle vicieux de fatigue, de colère, de traumas et de pensées obscures et tenaces ?

    Depuis que j’en parle ça fait 3 fois qu’on me dit que je ne pourrai pas reprendre le travail dans un peu plus de 2 mois, que je ne saurai pas et pourtant je sais que même en pleurs j’irai parce que je ne sais pas faire autrement.

    Mes angoisses font que je ne peux pas ne pas travailler si je perds trop de salaire. Parce que assumer pour moi c’est ça aussi. Et je dis bien POUR MOI. 

    Et même si je n’assure pas je souhaite continuer à assumer. 

    Je n’arrive pas à ne plus me « battre » et c’est sûrement mon problème parce que je finirais sûrement par me battre contre des moulins à vent. Mais ça au moins, me battre ou me débattre, c’est quelque chose que je sais faire.

    Je ne supporte pas l’échec, je ne supporte pas ce diagnostique même si je sais qu’il n’est que trop réel. 

    Je sais seulement que je suis la seule à pouvoir agir parce que personne ne le fera à ma place. Et honnêtement je suis paumée parce que je baigne dans des signaux contradictoires. 

    On me dit que « je gère », que j’ai « du courage » ou « du mérite » et même que « c’est normal » mais si vous saviez à quel point c’est faux. 

    Je ne suis qu’une façade en train de se briser et je tente juste de colmater les brèches pour conserver les apparences et continuer à faire face. 

    La face cachée

    Crédit photo


    3 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires