• Je te hais(me)

    Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je ne me suis jamais vraiment aimée.

     

    Quand j’étais ado je disais régulièrement que j’avais des traits sévères et je me demandais souvent comment me percevaient les gens.

     

    Vous savez, ce genre de questionnement qui fait qu’on se sent constamment observé.

     

    Aujourd’hui je sais bien que les gens ont autre chose à faire que me scruter en permanence mais pour autant cette perception n’a pas changé.

     

    J’ai toujours eu ce besoin de plaire, de me fondre dans le décor, de coller à ce qu’on attendait de moi.

     

    Je n’ai jamais fait d’esclandres, je ne voulais surtout pas me faire remarquer. Car se faire remarquer c’est prendre le risque de faire un faux pas et donc d’être jugé.

     

    Aujourd’hui je travaille sur moi, je vous en ai souvent parlé. J’essaie de régler des problèmes ancrés sans avoir encore trouvé LE truc qui m’aidera à tout nettoyer.

     

    Alors oui j’entends souvent « Tu en as conscience c’est déjà un grand pas. » Oui mais non !

     

    Bien sûr j’en ai conscience et bien sûr j’ai la volonté de changer tout ça mais ça ne suffit pas.

     

    Pas quand on a une option « auto-sabotage » ancrée en soi. Pas quand on est tellement habituée à être comme ça que le corps et l’esprit ne se suivent plus.

     

    Les réflexes archaïques sont toujours là et je peux vous assurer que, quand je prends conscience de mes réactions, je les trouve vraiment bien nommés !

     

    Parce que ces réactions sont d’un autre temps, servant de protection à quelque chose qui ne devrait plus être là.

     

    Et ça influence de plus en plus mes relations aux autres, et surtout aux personnes qui me sont les plus proches. Mon mari et mes enfants.

     

    J’en suis à un point où je ne supporte plus Big Brother et ses « jérémiades », je ne supporte plus son contact physique !

     

    Et je sais que chez moi c’est une technique de survie et ça me rend malade de voir mon corps la mettre en place contre mon fils.

     

    La dernière personne contre laquelle mon corps avait réagi de la sorte c’est mon beau-père, peu de temps avant qu’il ne commence à lever la main sur moi.

     

    La fois précédente c’était un garçon qu’une amie avait rencontré en boîte et sur lequel j’avais hurlé en lui disant de ne pas me toucher (alors qu’il m’avait juste frôlé l’épaule). Ça avait fait rire mon amie mais quelques jours plus tard elle m’annonçait qu’il avait tenté de la violer.

     

    Et j’ai d’autres anecdotes dans le même genre. J’ai toujours pensé que c’était une sorte de 6ième sens pour me protéger.

     

    Mais pourquoi maintenant ? Et surtout, surtout, pourquoi contre mon fils ?

     

    Il est éprouvant c’est vrai mais il n’est pas un danger !

     

    Et le pire dans tout ça c’est que, ne sachant pas d’où ça me vient, je ne sais pas contrôler cette sensation. Et j’en arrive à le repousser, lui qui a tant besoin de moi, de nous ses parents.

     

    Il est energivore et chronophage, est-ce ça que mon corps ressent comme du danger ?

     

    Ou est-ce qu’il réveille trop de choses en moi qui refusent de sortir car ça mettrait mon équilibre en péril ?

     

    Ou encore est-ce qu’il va se mettre en danger comme ses propos peuvent parfois nous le faire supposer ?

     

    Ou alors est-ce mon empathie qui agit comme un miroir ? Me faisant tant ressentir ce que vit Big Brother que j’en deviens comme lui ?

     

    Honnêtement je suis perdue et je peux vous assurer que je ne suis pas fière de ressentir et d’écrire tout ça.

     

    Je sais pertinemment que Big Brother n'en rajoute pas, qu'il est comme ça tout simplement et que ses réactions sont proportionnelles à sa sensibilité exacerbée, sa sensibilité dans tous les domaines d'ailleurs, mais il y a quelque chose en moi qui interfère. 

     

    Et il n'y a rien de plus frustrant que de ne pas comprendre son fils tout en ne se comprenant pas soi-même. Je suis dans une nébuleuse dont nous nous débattons tous les deux et j'ai de plus en plus de mal à prendre sur moi pour en sortir. 

    Je te hais(me)

    Source photo 

    « L'enfant atypique, faire de sa différence une forceLa révolution TIPI »

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  • Commentaires

    1
    léa
    Mardi 10 Juillet 2018 à 08:56

    bonjour , je suis abonnée à ton compte instagram mais c'est la première fois que je viens sur ton blog, et hop, j'ai déjà envie de t'écrire en réponse à ce que j'ai lu :) je trouve qu'il y a deux messages contradictoires dans ton article car les réactions "archaïques" que tu décris on l'air plus seines que négatives...en l’occurrence elles t'ont alerté sur des dangers qui se sont avérés réels! pour moi c'est plutôt un signe que tu as un instinct de survie très prononcé! et si cet instinct intervient aujourd'hui sur la relation avec ton fils, il y a peut être quelque chose à comprendre , non pas sur un danger qu'il représente, lui , mais sur un danger qui pèse sur votre relation. est ce que la relation entre vous prend la tournure que tu aurais souhaitée? est ce que tu ne te sens pas abusée? les "besoins particuliers" d'un enfant, comme on dit ne justifient pas qu'on doivent "tout donner" notamment s'il s'agit de tes propres ressources. à une époque j'ai reçu dans ma classe les parents d'une petite fille en difficulté relationnelle, et la mère m'a dit devant elle qu'elle ne supportait plus le contact physique avec elle car elle l'avait allaitée jusqu'à ses trois ans. elle avait le petit frère dans les bras, qui faisait toujours rempart entre elles deux. elle semblait simplement incapable de dire "non" à sa fille, de mettre un stop là ou la relation lui semblait abusive et elle en arrivait à la rejeter plutôt que de fixer ses propres limites. car ce n'est pas une trahison , m!ais plutôt un service rendu à l'enfant que de savoir lui indiquer les moment où on est plus capable de donner. voilà, c'est mon opinion et j'espère sincèrement qu'elle ne te choquera pas ou que tu ne te sentiras pas prise en défaut car ce n'est pas le but du tout!

    avec toute mon amitié

    léa

      • Mardi 10 Juillet 2018 à 17:39

        Bonjour et merci pour ton message qui ne me choque pas du tout. Bien au contraire, je t'en remercie car ça fait du bien de ne pas se sentir montrée du doigt mais plutôt comprise. 

        Et je pense que tu as sûrement raison puisque en effet notre relation n'est pas toujours comme je la souhaiterais. J'essaie de ne pas l'idéaliser car je sais bien qu'aucun enfant n'est parfait mais son caractère de feu est souvent difficile à gérer.

        Je sais lui dire non ou quand il va trop loin, mais je ne sais pas toujours y mettre les formes et c'est ça le plus difficile à accepter. En gros je lui reproche ce qui est difficile pour moi également.

        Encore un immense merci pour ton message éclairant 

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